Face à la crise, l’UEC organise la solidarité !

publié le dans
Face à la crise, l’UEC organise la solidarité !

Face à l’abandon du Gouvernement d’une partie de sa jeunesse, l’UEC organise partout en France des collectes solidaires, des distributions alimentaires dans les cités-universitaires à destination des étudiantes et des étudiantes.  

Nourriture, produits d’hygiène, les besoins sont énormes et sont révélateurs d’une précarité qui s’est amplifiée avec la crise économique. 

Il ne s’agit pas d’organiser la charité, mais bien la solidarité, tout en politisant les besoins des étudiants et des étudiantes et de montrer qu’une autre alternative est possible.

En effet, la précarité étudiante n’est pas nouvelle, la crise économique que nous subissons l’a amplifiée. En effet, avant la crise sanitaire, 1 étudiant sur 4 vivait déjà sous le seuil de pauvreté ; donc avec moins de 1041 euros par mois, la moitié était déjà dans l’obligation de se salarier pour financer ses études. Le salariat étudiant, par essence précaire, avec des horaires morcellés, ne permet pas de se consacrer pleinement aux études, de se former convenablement, c’est d’ailleurs la première source d’échec dans l’ESR.  

Nous allons avoir des frais d’inscriptions d’une grosse centaine d’euros chaque année, et qui augmentent lorsque tu passes en niveau supérieur, en master par exemple les frais d’inscription sont bien plus élevés qu’en licence. Nous avons également la contribution à la vie étudiante de 90€ pour chaque rentrée et qui sert aujourd’hui à financer les repas à 1€ du CROUS. Encore une fois, ce sont les étudiants et les étudiantes qui organisent la solidarité promise par le Gouvernement.  

La nourriture et le logement vont venir constituer les 1ers postes de dépenses pour les étudiants et les étudiantes, ils sont les plus élevés aujourd’hui. À la rentrée de septembre nous avons pu voir que le coût de la vie étudiante a augmenté pour la troisième année consécutive. 

Les images insoutenables d’étudiantes et d’étudiants toujours plus nombreux faisant la queue devant les distributions alimentaires nous montrent cette explosion de la précarité. De plus, les demandes d’aides d’urgence au CROUS ont augmenté de 40% depuis le début de la crise. 

Cet été, des milliers d’étudiants et d’étudiantes ont été privés de leurs emplois. Les jobs étudiants constituent une source de revenu nécessaire pour pouvoir vivre. À cela s’ajoute la perte de jobs étudiants à l’année, provoquant la précipitation de nombre d’étudiants dans l’extrême précarité. 

Les bourses ont montré à plusieurs reprises leurs défaillances. Moins de la moitié des étudiants et des étudiantes y ont accès,  le montant maximum touché par peu d’étudiants s’élève à peine à la moitié du seuil de pauvreté. Ces aides ne permettent pas de vivre dignement et de subvenir aux besoins mais elles sont surtout basées sur une solidarité familiale hasardeuse. 

La solidarité familiale va venir créer de fortes inégalités entre les étudiants et les étudiantes et encore une fois ce sont les étudiants et les étudiantes des classes populaires qui trinquent.  

L’éligibilité  aux bourses et leur montant sont définis, non pas sur les revenus fiscaux des parents de l’année en cours mais sur celui des années précédentes . La crise met encore une fois en lumière les défaillances de ce système. Cette crise touche de plein fouet les classes populaires qui de fait ont connu des pertes de revenus importantes dues au plan sociaux, aux licenciements, à l’explosion du chômage, mais qui de fait voient le montant d’accès aux bourses de leurs enfants inchangés, ou qui n’y ont toujours pas accès.

Là-dessus, nous voyons bien le problème. Le système actuel vient exclure une trop grande partie  des étudiants et des étudiantes de leurs attributions, alors même que les niveaux de vie entre des familles boursières et certaines familles non-boursières mais proches du seuil d’attribution ne va pas tellement être différent. Enfin en conditionnant l’accès à cette aide aux ressources de leurs parents, ce dispositif maintient les jeunes dans un rapport de dépendance vis-à-vis de leur famille, ne leur donnant pas accès à une autonomie.

Les étudiantes et les étudiants issus des classes populaires vont avoir trop peu d’aides, et c’est logique,  fourni par leurs familles, les obligeant à se salarier à côté de leurs études, alors même que les étudiants et les étudiantes issus des classes supérieures, vont avoir des ressources plus élevées. 

Cela a des conséquences directes sur la poursuite des études. Si l’enseignement supérieur s’est démocratisé, massifié, nous voyons bien et les chiffres à ce sujet le montrent bien que les enfants des classes populaires font des études moins longues, dans des filières moins sélectives que les enfants des classes supérieures, participant de fait à la reproduction sociale. 

Les mesurettes mises en place par le Gouvernement depuis le début de la crise ne permettent pas d’une part aux étudiants et aux étudiantes de sortir de la précarité, et encore moins de répondre aux défis de demain. 

La précarité ne nous permet pas de nous consacrer à nos études, ni de nous former en tant que futur·e travailleur et travailleuse, de nous projeter dans l’avenir tant sur nos études que sur l’emploi. Cela empêche la jeunesse d’être formée dignement et convenablement, il s’agit là d’une perte pour la nation.

Organiser la solidarité est une urgence dans la période mais en plus de ça, il est urgent d’inverser le rapport de force afin d’offrir des perspectives d’avenir aux étudiants et aux étudiantes du pays. 

Pour cela, la société doit investir dans la formation de sa jeunesse, c’est pour cette raison que nous revendiquons l’instauration d’un revenu pour les étudiants et les étudiantes, financé par les cotisations sociales en mettant en place une solidarité nationale et intergénérationnelle. Cela permettra également de permettre une autonomie des étudiantes et des étudiants. 

Nous appelons l’ensemble des étudiantes et des étudiants à se mobiliser le 16 mars prochain, partout en France, pour la sécurité de leur formation, contre la précarité de leurs revenus ! 

Ensemble, inversons le rapport de force !


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques