Fin des trottinettes en libre-service : quel est l’intérêt du free floating ?

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Fin des trottinettes en libre-service : quel est l’intérêt du free floating ?

Suite à un référendum organisé dans la capitale le 2 avril (90 % des suffrages exprimés contre), les trottinettes en libre-service disparaîtront des trottoirs parisiens le 1ᵉʳ septembre. À cette occasion, penchons-nous sur l’utilité d’une telle offre.

Une offre de transports en commun trop chère et qui se dégrade 

L’offre de transports en commun est particulièrement onéreuse dans la capitale. À 84,10 € le forfait mensuel toutes zones du pass Navigo, le budget alloué aux transports pèse très lourd dans le porte-monnaie des couches populaires parisiennes. À cela s’ajoute le prix du logement et des denrées alimentaires, plus chères à Paris en moyenne.

Ainsi, le budget de la classe travailleuse est réglé comme du papier à musique et laisse peu de place aux plaisirs tels que les sorties culturelles.

Par ailleurs, cette offre se dégrade qualitativement du fait d’un matériel parfois vétuste et dont la fréquence n’a pas été remise à niveau après la fin des confinements. Les rames du métro sont constamment bondées sur les principales lignes et les pannes y sont fréquentes, alors même que les prix ont augmenté de près de 12 % le 1ᵉʳ janvier 2023.

Cependant, qu’apportent les trottinettes en libre-service ? Pas-grand-chose. En effet, les stations Vélib’ sont nombreuses et les prix relativement abordables pour les jeunes, en tout cas bien moins chers que Lime par exemple. Il faut en effet compter 5 € pour un forfait journalier (compter 1 € de plus pour les 30 premières minutes pour un vélo électrique) contre 1 € + 20 centimes la minute pour Lime.

Il existe également des offres annuelles, qui coûtent 85,20 € avec tous les trajets en vélo mécaniques de moins d’une heure gratuits, puis 1 € la demi-heure au-delà, soit 7,20 € par mois contre 20 € mensuels pour 8 trajets de 30 minutes maximum chez Lime. En clair, pour les trajets dans les rues parisiennes, l’offre de service public est en tout point supérieure à l’alternative privée.

Free floating, une béquille dont il serait préférable de se passer

On l’a vu, le problème de fond est la dégradation des services publics des transports. L’alternative privée offre certes une plus grande diversité de moyens de déplacement, mais pour un coût astronomique que seule justifie la cupidité des entreprises de free floating. Elles n’apportent donc aucune solution au problème de la qualité des transports.

Car des solutions, il y en a : augmentation de la fréquence des transports, rénovation ou remplacement du matériel vétuste, gratuité des transports en commun ou a minima baisse significative des tarifs pour les plus précaires… 

Autant de possibilités qui rendraient plus attractifs les services de la RATP, en plus d’améliorer significativement la qualité de l’air par la diminution de l’utilisation des voitures.

Ainsi, dans un monde où les transports en commun sont entretenus et développés à la hauteur des besoins, l’apport de la mobilité partagée privée serait nul. En attendant, à charge pour les agglomérations d’améliorer la qualité et l’accès aux réseaux, et de réglementer le déploiement des trottinettes en libre-service.


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