Mon Master 2025 : plus de candidats, moins de places, toujours plus d’exclus

publié le dans
Mon Master 2025 : plus de candidats, moins de places, toujours plus d’exclus

Ce lundi 2 juin à 7 heures du matin, la phase d’admission principale de la plateforme nationale Mon Master s’est ouverte avec la publication des premiers résultats. Pour les près de 250 000 candidats ayant finalisé au moins une candidature cette année, soit une hausse de 10 % par rapport à 2024, c’est le début d’un nouveau parcours semé d’embûches.

Les postulants ont jusqu’au 16 juin pour accepter, provisoirement ou définitivement, les propositions d’admission reçues ou bien les refuser. Passé ce délai, une phase dite « complémentaire » sera organisée du 17 juin au 17 juillet, permettant aux candidats toujours sans solution de postuler sur les places vacantes. Mais cette étape relève plus souvent de la loterie que de la seconde chance.

Lancé en 2023 avec la promesse d’apporter plus de lisibilité et d’équité dans l’accès au deuxième cycle universitaire, Mon Master s’est rapidement transformé en outil de tri social. Derrière l’écran et les tableaux de bord numériques : une sélection massive et silencieuse s’opère. L’université, censée garantir l’accès au Master sans autre condition à tout titulaire d’une licence, devient un filtre de plus en plus serré.

L'acceptation des cookies de Twitter est nécessaire pour voir le contenu.

L’an dernier, près de 35 000 étudiants, soit 15 % des candidats, sont restés sans aucune affectation à l’issue des deux phases d’admission. À cela s’ajoutent les dizaines de milliers d’autres contraints d’accepter une orientation par défaut, dans des filières éloignées de leur projet initial. 

Derrière les chiffres, c’est une profonde rupture du contrat universitaire républicain qui se joue. La massification de l’enseignement supérieur s’est faite sans création suffisante de places en Master, en particulier dans les filières les plus demandées, et ce sont encore les enfants de la classe travailleuse qui en paient le prix le plus lourd.

Au lieu de constituer un tremplin vers la spécialisation et l’émancipation intellectuelle, le Master devient une porte étroite à franchir, dans une course de plus en plus élitiste et anxiogène.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques