Par Timo – 08/25
À la fin du mois d’août, l’ONU a officiellement déclaré l’état de famine dans la bande de Gaza. Plus de 500 000 personnes souffrent déjà d’une privation alimentaire extrême et plus de 30 % des enfants de moins de cinq ans sont en situation de malnutrition aiguë.
C’est la première fois qu’une famine est reconnue au Moyen-Orient depuis la création, il y a vingt ans, du dispositif international de suivi de la sécurité alimentaire (IPC).
« Il s’agit d’une catastrophe d’origine humaine, une condamnation morale et un échec pour l’humanité », a déclaré António Guterres. Le secrétaire général de l’ONU a rappelé qu’Israël, en tant que puissance occupante, a l’obligation légale d’assurer nourriture et médicaments aux Gazaouis. Les agences humanitaires réclament un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’entrée de l’aide, alors que des centaines de milliers de Palestiniens passent plusieurs jours par semaine sans rien manger.
De son côté, Israël rejette ces conclusions, accusant l’ONU de mensonges et de « servir la propagande du Hamas ». Une défense balayée par les experts de l’IPC, qui rappellent que leurs méthodes sont standardisées et déjà utilisées ailleurs, notamment au Soudan et au Soudan du Sud. Les chiffres sont sans appel : la famine progresse rapidement et pourrait toucher plus de 640 000 personnes d’ici la fin septembre.
Dans le nord de Gaza, les conditions seraient « aussi graves, voire pires » que dans le gouvernorat officiellement classé en famine, mais le manque de données empêche une certification formelle.
Derrière les accusations et le cynisme diplomatique, la réalité est implacable : des enfants meurent de faim à quelques centaines de mètres de stocks de vivres bloqués aux frontières.
Pour le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, utiliser la faim comme arme de guerre constitue un crime de guerre. À Gaza, ce crime ne se cache même plus : il se déroule au grand jour, sous l’œil des drones et des chancelleries occidentales. Une famine organisée, assumée comme instrument de domination coloniale, et qui restera une cicatrice indélébile, une honte gravée pour toujours dans l’histoire de ce siècle.