Jeudi 24 juillet, plusieurs grandes agences de presse – AFP, AP, Reuters et BBC – ont lancé un appel conjoint à Israël pour réclamer la liberté des journalistes d’entrer et de sortir de Gaza, où la famine fait désormais rage. L’enclave palestinienne, assiégée depuis bientôt deux ans, est au bord du gouffre.
“Le pire scénario est en cours”
La situation humanitaire à Gaza atteint un point de non-retour. Selon un rapport alarmant de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), un organisme international soutenu par l’ONU, “le pire scénario de famine est en cours” dans l’enclave palestinienne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre avril et mi-juillet, plus de 20 000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë, dont plus de 3 000 cas sévères. Le rapport souligne également une hausse inquiétante de la mortalité infantile, avec des dizaines d’enfants meurent chaque jour de faim ou de ses conséquences.
En parallèle, les civils sont pris pour cible alors qu’ils tentent d’accéder à l’aide alimentaire, et les bombardements israéliens se poursuivent malgré la trêve annoncée. Mardi 29 juillet, une frappe sur le camp de Nousseirat a tué au moins 43 personnes.
À Paris, une attente insensé
Face à l’urgence, le gouvernement français procède à des largages d’aide humanitaire. Ces opérations, jugées trop ponctuelles et inefficaces par les ONG, ne suffisent pas à répondre à l’ampleur de la crise. “Ce type d’intervention ne sert pas à grand-chose”, déplore Amande Bazerolle, responsable des opérations d’urgence de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza, dans une interview à franceinfo.
À cela s’ajoute une ambiguïté politique : le 24 juillet, Emmanuel Macron a une nouvelle fois réaffirmé son intention de reconnaître l’État de Palestine en septembre 2025. Un délai qui interroge, alors même que l’annonce officielle de la reconnaissance par la France devait deja avoir lieu à l’occasion de la conférence de l’ONU du 18 juin dernier – annulée en raison de l’agression de l’Iran par Israël.