Guerre en Ukraine : les pays non-alignés réclament une solution diplomatique

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Guerre en Ukraine : les pays non-alignés réclament une solution diplomatique

Depuis plus d’un an, nombreux sont les États à élever leur voix pour sortir de l’escalade guerrière. L’exigence de pourparlers par ces pays sort le débat d’une logique purement manichéenne. 

Vu d’Europe de l’Ouest, il peut sembler que la réponse de la communauté internationale depuis le début de la guerre en Ukraine se limite aux livraisons d’armes de plus en plus massives et à la multiplication de déclarations bellicistes, alimentant un récit de confrontation entre blocs intrinsèquement opposés. Pourtant, hors du bloc UE-OTAN, les voix se multiplient pour proposer une issue diplomatique. La Chine, l’Inde, l’Indonésie ou le Brésil ont appelé les belligérants à engager des pourparlers, initiatives que les États-Unis d’Amérique ont systématiquement dénoncées.

Qui veut faire la guerre, qui veut faire la paix ?

Lors d’une visite officielle en Chine, le président brésilien Lula a déclaré que les États-Unis et l’Union-européenne « devaient cesser d’encourager la guerre et commencer à parler de paix » et proposait de créer un « G20 de la paix ». Réponse de la Maison-Blanche ? « Le Brésil se fait l’écho de la propagande russe et chinoise sans prendre en compte les faits ».

Il est vrai que ladite propagande chinoise, dont le plan de paix exhorte à « respecter la souveraineté de tous les pays (…), abandonner la mentalité de guerre froide » et affirme que « la sécurité d’une région ne devrait pas être réalisée en renforçant ou en élargissant des blocs militaires » a de quoi froisser Washington. Il reste cependant à la charge de la Maison-Blanche de démontrer en quoi les milliards amassés par son complexe militaro-industriel, sa lecture des dynamiques géopolitiques en blocs inconciliables et sa volonté d’extension de l’OTAN et d’une UE vassalisée pourraient aboutir à une paix juste et durable.

Qui sait encore parler la langue diplomatique ?

Si la Chine et la Russie n’ont jamais coupé leurs liens diplomatiques, la proposition chinoise a suffisamment suscité d’intérêt côté ukrainien pour que Zelensky et Xi Jinping échangent et que l’Ukraine nomme un nouvel ambassadeur à Pékin. L’Inde, qui s’est abstenue lors des votes des Nations Unies, maintient un dialogue diplomatique avec les deux belligérants. À l’initiative d’une Afrique du Sud non-alignée, Moscou et Kiev recevront une mission de paix comprenant plusieurs chefs d’États africains. Si un cessez-le-feu reste encore une lointaine perspective, cette capacité à parler aux deux camps est précieuse pour faire vivre la possibilité d’une issue diplomatique.


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