Réfugiés : journée mondiale pour tragédie mondiale

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Réfugiés : journée mondiale pour tragédie mondiale

65,6 millions de réfugiés et de déplacés dans le monde en 2016. C’est comme si la population française dans son ensemble se retrouvait sur les routes.

Depuis 2001, sous l’impulsion de l’ONU le 20 juin est devenu la journée mondiale des réfugiés. Cette journée permet de mettre en lumière le nombre de déplacés et de réfugiés dans le monde.

Le premier terme renvoie aux mouvements de populations au sein d’un même pays quand le second fait référence à ceux qui ont dû quitter leur pays. C’est le second qui tire à la hausse vers un nouveau record le nombre de réfugiés et déplacés en 2016. Ce sont 1,2 million de personnes en plus qui ont dû fuir leur pays ravagé par la guerre pour un total de 22,5 millions, dont la moitié d’enfants selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).

Si on constate que la majorité des réfugiés sont en réalité des déplacés puisqu’ils ont subi une mobilité tout en restant dans leur pays. On constate également qu’à peine un dixième des réfugiés font une demande d’asile.

Les principaux pays de départ

La Palestine

Un quart des réfugiés et déplacés dans le monde sont des palestiniens. Une branche spéciale des HCR a même été créée spécifiquement.

La Syrie

Avec près de 5 millions de réfugiés, la Syrie est hormis la Palestine, le premier pays d’origine des réfugiés. Le pays est ravagé par la guerre depuis plus de 6 ans.

L’Afghanistan

Envahi en 2003 par les États-Unis, le pays est toujours en proie au chaos, aux talibans s’est rajouté désormais l’état islamique qui commet de sanglants attentats. 2,7 millions d’Afghans ont été contraints à quitter leur pays.

Le Soudan du Sud

Avec 1,5 million de réfugiés le Soudan du Sud, ravagé à la fois par une guerre civile et une guerre avec son voisin du nord, a dépassé la Somalie.

Et les autres

La Somalie est toujours un pays fui par sa population en raison de l’incapacité de son gouvernement à lutter efficacement contre des groupes terroristes.

Au Soudan, la situation est à peine meilleure que dans celle de son voisin du sud. En république Centrafricaine les populations musulmanes fuient les persécutions des milices anti-balaka, malgré la présence de l’armée française. En Birmanie, ce sont également des musulmans qui sont persécutés par l’armée et des milices bouddhistes.

Les principaux pays d’accueil

La Turquie

La Turquie est le premier pays d’accueil des réfugiés avec plus de 2,5 millions, principalement des Syriens qui ont fui le conflit.

Le Pakistan

Le Pakistan est le deuxième alors même qu’il est en proie à une situation interne particulièrement difficile.

Le Liban

Si le Liban n’est que le troisième en terme de nombre de réfugiés accueillis, il est le premier en proportion de sa population. Près d’un sixième de sa population est composé de réfugiés.

La Colombie

La Colombie a sur son territoire le plus grand nombre de déplacés. Près de 7 millions de personnes ont fui le conflit entre la guérilla des Farcs et le gouvernement.

L’Allemagne

Avec plus d’un million de demandes d’asile, l’Allemagne est le premier pays du monde en la matière.

Les enjeux

Le statut de réfugié est historiquement pensé en terme européen et à la sortie de la seconde guerre mondiale. Pendant les 20 premières années de la convention de Genève sur le statut des réfugiés, il était même fait expressément mention de la seule seconde guerre mondiale et de ses conséquences comme motif.

La convention a depuis évolué pour une prise en compte universelle. Cependant les pays européens sont très loin de jouer le jeu. A l’exception notable de l’Allemagne, les taux de refus des demandes d’asiles sont extrêmement élevés.

De plus la convention n’a pas été pensée comme un droit à l’asile mais comme un droit à la circulation. Ce qui est pour le moins paradoxale. Le franchissement illégal d’une frontière est donc bien souvent un préalable à une demande d’asile. Depuis début 2016 on estime à 10 000 le nombre de migrants qui sont morts en cherchant à traverser la méditerranée.

Pourtant loin des fantasmes xénophobes, 8 réfugiés sur 10 fuient vers un pays en voie de développement.


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