La réforme du lycée et du bac en complément de Parcoursup

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La réforme du lycée et du bac en complément de Parcoursup

Au milieu de l’été, les principaux éléments de la réforme du lycée qui interviendra à la rentrée 2019 ont été publiés au journal officiel. Retour sur cette réforme qui vient décliner dans les lycées la sélection mise en place à l’entrée de l’université.

Les principaux éléments de la réforme

Pour en faire un bref résumé, la réforme prévoit deux idées principales : plus de filières en série générale mais un choix de spécialités et d’options en plus du tronc commun à partir de la première, et un changement radical de l’évaluation du baccalauréat où celle-ci se déroulera sur 28 épreuves au total, étalées sur deux années au lieu d’une, qui ne comprendront pas moins de 18 épreuves de contrôle continu comptant pour 40% de la note globale.  

Ajoutons à cela le fait que le diplôme n’en sera que moins national puisque “l’organisation des épreuves communes de contrôle continu relève de chaque établissement scolaire, qui en détermine les modalités d’organisation”. En gros, ce sera des professeurs de l’établissement qui corrigeront les copies, et il se pourrait qu’ils connaissent les élèves…

La sélection dès le lycée pour plus d’inégalité

Mais le grand élan d’inégalités scolaires et sociales que va donner ce nouveau fonctionnement ne s’arrête pas là. La conséquence de la mise en place de la plateforme Parcoursup, qui, on l’a bien vu, a pris largement en compte l’origine scolaire des futur·e·s étudiant·e·s est la suivante : les élèves vont faire nettement plus attention à l’établissement dans lequel  ils postuleront pour avoir plus de chances d’accéder ensuite à l’enseignement supérieur qu’ils souhaitent vraiment.

En partant de ce constat, la nouvelle réforme n’arrange pas les choses : l’écart scolaire entre les établissement va se faire d’autant plus ressentir, et celui-ci sera évidemment accompagné d’un écart social important. On le sait, la réforme va donc complexifier l’orientation (du fait de sa diversité de choix d’options et de spécialités) et ceux qui s’en sortiront le mieux dans ce grand chaos de matières en vrac seront ceux dont les familles possèdent les compétences sociales et scolaires pour choisir au mieux les matières donnant un “passe droit” le plus direct à l’avenir souhaité par leur enfant.

Des flous sur les contenus et des suppressions de postes

Cependant, avant de parler d’avenir ou encore d’orientation, il faudrait déjà penser à choisir sa série, ses spécialités et matières et surtout à avoir son Bac. Mais pour l’instant des flous persistes : la suppression des math du tronc commun en Terminale au profit d’un “enseignement scientifique”, qu’il est pour l’instant difficile de décrire, ou encore le fait que l’enseignement réservé à l’orientation ne dispose que de 54 heures annuelles. Pour ces dernières on ignore si elles seront prises en compte dans les heures de cours, ou si elles seront plus organisées sous formes de “semaine de l’orientation”, ce qui serait loin des besoins. Et ce n’est pas tout. Il faut aussi parler de ce “grand oral”, argument premier de la réforme, qui se révèle en fait être une sorte d’épreuve orale de terminale, en rapport avec un ou plusieurs enseignements de spécialités qu’aura suivi l’élève. Celui-ci n’aura pas d’horaire attribué, ce qui veut dire que la phase d’apprentissage de la recherche et de l’expression orale que permettait le TPE est supprimée au profit d’un “grand oral” où les élèves se débrouillent seuls.

Et la réformes annoncée à bien évidement prévu de réduire les futurs horaires des secondes à 26 heures de cours hebdomadaires, au lieu de 28h30. Environ 2700 postes de professeurs seront donc supprimés. Mais ce n’est qu’en ce qui concerne la réduction des horaires. Car la réforme prévoit en effet aussi que ce sont les recteurs qui décident eux mêmes des spécialités des lycées présents sur les carte scolaires et de leur répartition. En gros, l’offre scolaire va être différente en fonction des lycées, au profit de la rentabilité. Cela pourrait représenter en tout, entre 12 et 17 000 suppressions de postes selon le SNES.

Des mobilisations à la rentrée ?

La confirmation du caractère  inégalitaire de cette réforme est désormais visible par tous,  des appels ont déjà lieu pour faire de cette rentrée une rentrée de lutte sociale.

C’est en sens que le Mouvement Jeunes Communistes de France appelle dans un communiqué le gouvernement à reconnaître l’échec de la plateforme Parcoursup. Dans le même texte le MJCF appelle à ce que l’enseignement supérieur public retrouve son caractère universel avec les financements nécessaires à cette ambition. Sous le slogan ”  Notre avenir, nos choix. L’éducation est un droit !” les jeunes communistes appellent à la mobilisation des jeunes contre “cette réforme absurde” mais aussi à ce que les jeunes sans affectation partout en France se mobilisent dès la rentrée pour gagner leur inscription.


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