L’Edito de Camille Lainé

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L’Edito de Camille Lainé

A peine de retour de Palestine, je découvre qu’ici les derniers jours ont été chargés en terme d’actualité.

Alors que pour la deuxième fois je me rendais en Palestine, j’y ai revu le mur de la honte, les checkpoints, les humiliations, mais aussi et surtout la force incommensurable d’un peuple toujours aussi debout qui se bat plus que jamais pour la paix et la justice. Vous avez pu retrouver quelques témoignages dans mes différents “carnets de voyage” pour Avant-Garde, mais je pense notamment très fortement aux parents de Salah Hamouri que j’ai rencontré sur place et qui se battent heure par heure pour la libération de leur fils.

En revenant ici je découvre donc tout ce que je n’avais pu suivre de près. Mon premier choc concerne le plan étudiant annoncé par le gouvernement en ce début de semaine. Au delà de l’incompréhensible chemin pris par l’exécutif pour tourner le maximum autour du pot et ne jamais écrire noir sur blanc ou prononcer le mot “sélection”, ces annonces sont un scandale sans nom pour l’enseignement supérieur mais surtout pour les lycéennes et lycéens d’aujourd’hui.

Alors que l’enseignement supérieur subit un manque de moyens effrayant, le gouvernement fait le choix de la sélection pour gérer la pénurie de places. Même hypocrisie autour de la suppression d’APB pour laisser l’orientation aux mains de critères arbitraires ou des autres annonces. Il y aurait des “attendus” car plus personne ne veut parler de “pré-requis” qui permettaient déjà de ne pas parler de sélection… Nous y sommes, il semblerait que la nature et l’ampleur de l’attaque sur nos parcours de vie se dévoilent de plus en plus.

Mais cela ne s’arrête pas là puisque dans le même temps j’apprends que se prépare une “refonte totale du lycée” avec au menu bien sûr, tout ce qui a déjà été rejeté par les lycéens lors des dernières réformes et qui vient parfaitement coller à ce qui se prépare dans l’enseignement supérieur. Individualisation des parcours, fin des filières, personnalisation dès la seconde au détriment de tronc commun d’ambition, etc… Nous allons regarder de près le chemin que prennent ces annonces mais cela n’augure rien de bon.

Au milieu de ces débats, pas une fois n’est posée la question du service public de l’orientation, de l’augmentation des budgets et des moyens pour l’éducation,…

Nous assistons à une véritable mise à disposition de la société tout entière, du collège au travail, en passant par le lycée, pour les intérêts du MEDEF et des puissants. Plus de “poudre de perlimpimpim” le “PROJEEEETTT” est bel et bien en marche !

Nous serons de toutes les batailles pour faire échouer cette offensive et ce dès le 16 novembre à l’appel de l’intersyndicale où nous nous emploierons à mobiliser le plus de jeunes possibles.

Enfin je voulais clore cet édito en relayant le message porté aujourd’hui par de nombreuses féministes qui se sont fait entendre en clamant que selon un calcul fait par l’association Les Glorieuses, en utilisant les statistiques fournies par Eurostat, à salaire égal, les femmes pourraient s’arrêter de travailler aujourd’hui à 11H44 pour percevoir leur rémunération annuelle actuelle. Pour l’égalité salariale et l’égalité tout court nous ne pouvons plus attendre alors dès maintenant exigeons là !

 


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