Quand le privé se fait public

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Quand le privé se fait public

Nous continuons notre tour des débats de la fête de l’Humanité avec cette fois-ci, un rendez-vous pour parler des boîtes privées qui délivrent des diplômes. 

Ce débat, qui aura lieu le vendredi 15 à 19 h sur le stand national du PCF, promet de faire un large état des lieux de l’intrusion du privé dans la formation supérieure. 

Nous connaissions déjà ces écoles privées d’art ou de management qui coûtent 10 000€ l’année et qui ne délivrent comme diplôme qu’un carnet d’adresses bien rempli. Depuis plusieurs années, nous voyons apparaître une nouvelle forme d’intrusion du privé au sein de l’ESR. 

L’enseignement supérieur et la recherche rencontrent des difficultés financières d’une part et de renouvellement des formations d’autre part. Sur l’ensemble des formations “non conventionnelles”, notamment vis-à-vis des nouvelles technologies, l’enseignement supérieur traîne la patte faute de financement. 

Résultat, le capital ayant horreur du vide, de nouvelles formations, créées par des entreprises privées, émergent. Rien de nouveau, me direz-vous. Pourtant, la nouveauté, est que ces formations privées, viennent dans les établissements publics. C’est-à-dire, que l’on voit apparaître des formations administrées par des entreprises au sein de nos universités. 

Souvent en alternance, celles-ci se financent en grande partie par la taxe d’apprentissage qui est reversée par les entreprises où sont les apprentis. Ces mêmes entreprises qui reçoivent des subventions colossales pour embaucher des apprentis. 

Lors des universités d’été du PCF, Luc Pellissier, syndicaliste à l’UPEC, nous faisait part de la bataille menée par les syndicats pour lutter contre ces formations privées qui s’introduisent dans le service public. 

Ce mouvement du privé est symptomatique de plusieurs choses pour l’enseignement supérieur et la recherche. 

D’une part, de la complaisance des universités envers le privé, qui, grâce aux réformes et aux modifications de la composition des conseils d’administration, a pu trouver une forme de légitimité et normaliser sa présence dans l’enseignement supérieur. 

D’autre part, le manque de financement de la recherche et des nouvelles formations qui a laissé un espace pour les entreprises. Celles-ci ont profité de cela pour faire émerger des filières qui répondent directement et essentiellement à leurs besoins.  


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