Roussel et Macron s’opposent sur l’avenir du nucléaire

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Roussel et Macron s’opposent sur l’avenir du nucléaire

Le 10 février, Emmanuel Macron annonçait la création de six nouveaux EPR à l’horizon 2035. Ainsi que huit supplémentaires encore à l’étude. Si l’investissement dans l’énergie nucléaire est une perspective louable, il ne sera pas possible d’atteindre la neutralité carbone en 2050 sans une politique publique ambitieuse. Fabien Roussel propose justement de mettre les moyens à hauteur des défis climatiques qui nous attendent. Projet contre projet.

Les rapports récents du GIEC et de RTE le démontrent. Le nucléaire est une des solutions envisagées pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Combiné aux sources renouvelables, surtout hydrauliques, un tel mix permettrait de se débarrasser des énergies carbonées à la fois pour la consommation courante, l’industrie ou encore les transports.

Alors que le président de la République mise sur l’élargissement du parc des réacteurs français, sa position cache une gestion catastrophique du secteur énergétique depuis quelques années. Macron est aussi le président de l’abandon de la centrale de Fessenheim, au détriment du climat. La libéralisation imposée par l’Union européenne, docilement respectée en France depuis vingt ans, a conduit au démantèlement du monopole public d’EDF. 

La principale conséquence de la mise en concurrence de l’opérateur national a été une hausse vertigineuse des prix de l’électricité. Peu soucieux de cet enjeu, Macron proposait son projet Hercule, visant à segmenter et privatiser davantage la production d’énergie française. Aujourd’hui mis sous le tapis, aucun doute que ce projet aurait eu de tristes conséquences sur le porte-monnaie des ménages.

Roussel défend une énergie décarbonée et publique

Pour la présidentielle, Fabien Roussel est le seul à gauche à proposer une revalorisation de la filière nucléaire. Accusé par la gauche de partager les positions macronistes, il fait pourtant un constat simple. Nous ne retrouverons notre souveraineté énergétique que lorsque EDF sortira des griffes du marché.

Dès lors, il sera réellement possible de garantir une électricité à bas coût et décarbonée pour les foyers et les entreprises. À défaut, impossible d’envisager une réindustrialisation de notre pays. Le nucléaire serait ainsi un moyen de créer de l’emploi dans toutes les industries. Mais aussi dans la filière nucléaire elle-même, en formant des travailleurs spécialistes de ce domaine.

Fabien Roussel fait donc le choix d’une production électrique raisonnée. Tant que l’Autorité de sûreté nucléaire garantit les conditions de sécurité, aucun dogmatisme ne peut justifier la fermeture de réacteurs (comme c’était le cas à Fessenheim). Et contrairement à ce que certains proposent, la transition écologique ne se fera ni au gaz ni au charbon.

Mais quid de la gestion des déchets ? Là encore, Macron a été l’artisan d’un désastre. En indexant la recherche scientifique sur le cours de l’uranium, l’abandon du projet ASTRID a été acté en 2019. Il est intolérable que des secteurs aussi stratégiques soient soumis aux logiques financières. C’est pourquoi le candidat du PCF propose de relancer le projet. La reconversion des déchets en combustible donnera un nouveau souffle à nos centrales, qui deviendront moins voraces en ressources naturelles.


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