Au sénat, la droite renforce la sélection

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Au sénat, la droite renforce la sélection

Au sénat, la droite renforce la sélection

Deux jours, c’est la durée de l’examen du projet de loi sur l’orientation et la réussite des étudiants dans un Sénat dominé par la droite. Le projet de loi a été finalement adopté hier non sans que la droite y ajoute sa touche.

La droite toujours pour l’autonomie des universités

La droite au pouvoir sous Sarkozy avait engagé deux lois pour donner aux universités leur autonomie. Ces lois avaient eu pour conséquence de plonger tout l’enseignement supérieur public dans des graves difficultés budgétaires et conduit à la mise sous tutelle d’un grand nombre d’universités.

Une réussite qui n’a apparemment pas empêché les sénateurs de la droite, majoritaires au sénat, de vouloir poursuivre dans cette voie. La droite par la voix de son rapporteur Jacques Grosperrin, sénateur du Doubs, a ainsi tenu à ce que les chefs d’établissements soient associés aux procédures d’inscriptions complémentaires.

Cette dernière, prévue par le projet de loi initiale permet au recteur de proposer aux élèves sans affectation une inscription dans l’enseignement supérieur. Cette mesure est déjà insuffisante et risque de jeter des élèves dans des inscriptions non choisies. La droite la rend encore plus anecdotique en soumettant l’inscription à l’avis conforme du chef d’établissement.

Lier formations et besoins des entreprises

Dans une perspective purement utilitariste court-termiste, la droite sénatoriale a également souhaité que le nombre de places dans les formations soient adaptées aux débouchés. Cette approche résume l’idée que les sénateurs de la droite se font de l’enseignement.

A leurs yeux, l’enseignement supérieur doit être nécessairement professionnel, adapté aux besoins immédiats du capital, formant les jeunes à l’exploitation immédiate. La formation initiale s’apprécie pourtant au regard de toute une vie, il est absurde de vouloir mesurer sa qualité au seul taux d’insertion professionnelle.

L’argumentaire de la droite est d’autant plus risible quand il prétend adapter les formations aux métiers du futur. Comment former un élève spécifiquement à un métier qui n’existe pas encore ?

La proposition d’une adaptation mécanique des places ouvertes aux besoins des entreprises, a pour l’instant l’opposition du gouvernement.

Les sénateurs communistes à l’offensive

Menés par Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, les sénateurs communistes ont mené l’offensive contre le projet de loi gouvernemental et face à la droite.

Dans un amendement commun à l’ensemble du groupe, les sénateurs communistes proposaient de supprimer la création des capacités d’accueil, première pierre de la sélection à l’entrée de l’université. Le groupe ne manquait pas de souligner l’incohérence de la mesure au vu du but recherché.

“S’il est souhaitable de lier réussite et nombre d’étudiants dans les amphithéâtres et les salles de TD, la solution pour lutter contre cet échec n’est pas la réduction du nombre d’étudiants inscrits, mais l’augmentation du nombre d’enseignants, permettant un meilleur encadrement pédagogique.”

Par ailleurs, le groupe avait déposé un recours contre l’application avant même son passage au sénat de la sélection à l’entrée de l’université. Recours magistralement exposé par Fabien Gay, jeune sénateur de Seine-Saint-Denis.

Lire aussi : Les sénateurs communistes à l’attaque de Parcousup et la sélection

Le groupe communiste a bien évidemment voté contre le plan étudiant, revisité par la droite, joignant ses voix à celles des sénateurs socialistes qui s’y sont également opposés.

https://www.facebook.com/senateursCRCE/videos/2160208480672366/

 


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