À Roland-Garros, match entre patronat et communistes

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À Roland-Garros, match entre patronat et communistes

Alors que le pays est agité par de multiples appels à la mobilisation suite à l’annonce du budget austéritaire de Bayrou, le patronat s’est réuni, les 27 et 28 août derniers, au stade Roland-Garros – privatisé – à l’occasion des Rencontres des Entrepreneurs Français (REF) du MEDEF.
Alerté par la possible chute du gouvernement Bayrou, le patronat en profitait pour s’organiser. Face à lui, les communistes sont allés se battre, projet contre projet.

Patronat et gouvernement, blanc bonnet et bonnet blanc

Le 15 juillet, Patrick Martin, président du MEDEF, soutenait avec grande émotion le « bon diagnostic » du Premier ministre. Alors que le gouvernement semble condamné, c’est désormais l’inquiétude et les menaces qui remplacent les éloges.

Tout comme François Bayrou, Patrick Martin est persuadé que le redressement économique du pays se fera en aidant et en écoutant le grand patronat. Dans son discours d’ouverture, il joue ainsi sur deux tableaux : d’un côté le manque de temps, le sentiment d’urgence, et de l’autre, le patronat comme sauveur.

Ces idées traversent le budget de Bayrou et sous-tendent ses choix économiques : d’un côté, les économies, de l’autre, les mains libres pour le patronat. Cela explique que le MEDEF comme la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) s’accrochent au gouvernement en place, en qui ils voient un soutien indéniable.

Le MEDEF vise 2027

Malgré ses appels à l’urgence et son refus d’attendre 2027, le MEDEF s’y prépare. C’est tout l’enjeu des 35 propositions présentées par le “Front Économique”, un think tank patronal.
Parmi ces propositions aux accents de programme déjà prêt, on retrouve des idées proches du budget Bayrou : économies sur la santé et les retraites, internats d’excellence au lycée ou encore réduction du nombre d’élèves par classe. Le tout non sans une dose de privatisation de l’enseignement.

Des propositions qui contrastent avec le quotidien des travailleurs, rythmé par un système de santé boiteux, des services publics laissés à l’abandon et un pouvoir d’achat en baisse. Des propositions qui contrastent également avec la vague de contestation qui s’annonce.

Les communistes se battent sur terre battue

Le PCF était présent lors des REF, et a porté, par les voix de Fabien Roussel et de Fabien Gay, un projet de société alternatif aux discours des grands patrons.
À l’opposé du MEDEF et de Bayrou, qui appellent au recul économique de l’État, Fabien Roussel a défendu un État fort et planificateur, face aux “libéraux […] qui ont dénoncé l’État providence et appauvri la nation”.

Interrogé à ce sujet, il a rappelé que le problème n’était pas les boomers, mais bien un problème de classe : “ceux qui accaparent les richesses, c’est les 500 plus riches, c’est les rentiers”. C’est pour cela qu’il a appelé à un “changement de paradigme” pour “sortir la France de la crise” : celui d’un socialisme à la française.


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