Pour la 35ème année, ce 20 novembre marque la Journée mondiale de l’enfance. Cette journée vise à sensibiliser le grand public aux droits de l’enfant. C’est également l’occasion de promouvoir le respect des quatre principes fondamentaux établis par la Convention relative aux droits de l’enfant : l’intérêt supérieur de l’enfant, la non-discrimination, le droit de vivre, de survivre et de se développer et le respect des opinions de l’enfant.
Bien qu’il s’agisse du traité international le plus ratifié en matière de droits de l’Homme, des millions d’enfants voient encore leurs droits fondamentaux bafoués.
A l’occasion de cette Journée mondiale de l’enfance, l’UNICEF France a lancé une Consultation nationale auprès des 6-18 ans. Des milliers d’enfants ont ainsi pu donner leurs avis sur des questions concernant la pauvreté et l’exclusion. Et le constat est alarmant. Alors que les inégalités sociales ne cessent de se renforcer, le nombre d’enfants en situation de pauvreté explose. On estime aujourd’hui que 2,9 millions d’enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire.
Cette situation a des conséquences directes sur leur bien-être physique. Ainsi, 22,8% des enfants et adolescents consultés mangent moins de trois repas par jour. 11,9% mangent de la viande, du poisson ou des œufs une fois par semaine ou moins. En septembre dernier, le baromètre annuel du Secours Populaire révélait que 30% des français avaient des difficultés à se procurer une alimentation saine et qu’il arrivait à un parent sur trois de se priver de manger pour nourrir ses enfants.
Alors que le sentiment de sécurité et de respect est une des conditions essentielles au développement normal d’un enfant, l’étude souligne un “déficit de protection” psychologique. 30% des interrogés ont déjà subi des violences psychologiques de la part d’autres enfants ou adolescents tandis que plus d’un enfant sur dix est concerné par des violences commises par un adulte (13,1%). Seuls 23,4% d’entre eux en ont déjà parlé à un professionnel de santé. Ces violences peuvent avoir d’importantes conséquences psychologiques qui augmentent selon leur caractère cumulatif. Les enfants en situations de privations matérielles ont ainsi 2,7 fois plus de risque d’être confronté à un déficit de protection.
Le Conseil économique, social et environnemental avait, en mars dernier, tiré la sonnette d’alarme concernant l’urgence d’investir des moyens économiques et humains dans la protection de l’enfance. Le CESE rappelait notamment l’existence de 30 000 postes vacants dans les établissements du secteur médico-social et éducatif.
La lutte contre ces inégalités représente un véritable enjeu pour l’avenir des enfants et des adolescents, particulièrement dans les milieux les plus précaires. Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre en place des moyens permettant une meilleure mesure de la pauvreté des enfants. Il est également urgent de renforcer la prévention des violences intrafamiliales et d’améliorer les mécanismes de signalement de maltraitance.