Assassinat de Federico Martin Aramburu : quand l’extrême droite passe à l’acte

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Assassinat de Federico Martin Aramburu : quand l’extrême droite passe à l’acte

Ancien rugbyman argentin, Federico Martin Aramburu est assassiné le 19 mars dernier par arme à feu. Loïk Le Priol, militant fasciste et placé sous contrôle judiciaire depuis 2015, est suspecté. Une nouvelle fois, l’extrême droite montre son vrai visage.

Les faits

Vers 5 h 30 du matin, Federico Martin Aramburu, accompagné de plusieurs amis, finit une soirée dans un bar parisien. Dans ce même bar, Loïk Le Priol, figure de l’extrême droite, est présent avec un groupe de militants au sein de l’établissement. Après quelques échanges, et notamment des propos racistes, une bagarre explose entre les militants fascistes et le groupe de l’ancien rugbyman. C’est plus tard, vers 6 h 15, que Loïk Le Priol, accompagné de Romain Bouvier, abat lâchement l’ancien rugbyman par arme à feu. Celui-ci avait défendu ses valeurs face à celles de l’extrême droite. 

Le militant fasciste de 27 ans est un ex-commando marine, membre actif du GUD (Groupe union défense). Il est déjà connu dans de nombreuses affaires de violences liées à sa radicalité. À travers les médias, nous découvrons le militant dangereux, déjà condamné dans des faits de violences aggravées. Ce qui lui vaut d’être fiché S par la Direction générale de la sécurité intérieure. L’homme est un suprémaciste blanc, en possession d’armes et avec un casier chargé. Il avait l’interdiction de paraître à Paris et d’entrer en contact avec Romain Bouvier. En effet, une autre affaire d’agression en 2015 lui vaut d’être placé sous contrôle judiciaire. 

Après l’assassinat du rugbyman, il part en cavale. Un mandat d’arrêt européen est délivré à son encontre. Dans la nuit du 22 au 23 mars, alors qu’il allait se rendre en Ukraine, Loïk Le Priol est arrêté en Hongrie. Sa petite amie est mise en examen pour complicité d’assassinat. Son comparse est également incarcéré.

L’extrême droite tue

Des militants d’extrême droite n’hésitent pas à assassiner d’autres personnes en fonction de leurs idées, de leur couleur de peau ou encore de leur religion. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Le journal La Marseillaise a rappelé le souvenir d’Ibrahim Ali, âgé de 17 ans, assassiné à Marseille en 1995 par des colleurs d’affiches du Front national. 

Ce nouvel assassinat, loin d’être un fait divers, est un fait politique. Les agressions par les groupuscules et les militants d’extrême droite se multiplient, dans un climat d’impunité, raciste, réactionnaire. Pendant la campagne présidentielle, on a pu voir que certains médias jouaient le jeu de l’extrême droite, comme l’émission TPMP qui a accordé plus de 50 % de son antenne politique à l’extrême droite entre septembre et décembre 2021. Fabien Roussel avait d’ailleurs proposé l’inéligibilité des personnes condamnées pour racisme.


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