Au nom de la Terre, l’agonie des agriculteurs sur grand écran

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Au nom de la Terre, l’agonie des agriculteurs sur grand écran

Au nom de la Terre, sorti en salle le 25 septembre dernier, est indéniablement un film à voir. Dans son long-métrage, Edouard Bergeon nous peint le tableau d’une réalité qu’il est plus soutenable d’ignorer que d’affronter : un agriculteur se suicide tous les jours. 

Cette réalité est celle de son enfance, de sa mère et de sa sœur, mais surtout celle de son père.

Synopsis

Pierre Jarjeau est fils d’agriculteur. Quand il rentre du Wyoming, il reprend l’exploitation familiale avec Claire, sa fiancée, comme le veut la tradition. Mais 20 ans plus tard les prix auxquels il vend ses produits (chevreaux et blé) sont trop bas pour qu’il puisse vivre de son travail. 

Pour faire face, il s’agrandit et s’endette. S’en suit des heures et des heures de travail, la fatigue et la dépression. C’est alors le début d’une descente aux enfers.

Casting

C’est Guillaume Canet qui joue Pierre. On peut dire qu’il s’est investi à fond pour ce rôle. Il vibre, tremble, s’épuise et continue toujours et toujours, au point que l’on voit le vrai Christian Bergeon, père du réalisateur à qui est dédié ce film. Quant à Veerle Baetens, interprétant l’épouse de Pierre, elle a assumé avec talent la lourde tâche qui lui était attribuée : montrer l’importance du rôle des femmes dans les exploitations agricoles.

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Avis

Autobiographie autant que documentaire, ce film ne laisse pas indifférent face à tant de souffrance. La scène où une partie de la ferme part en fumée est particulièrement touchante. Pierre y brave les flammes pour récupérer ce qui peut l’être au détriment de sa vie. En arrière-plan sonore, on entend les pleurs et les hurlements de sa femme et ses enfants. Edouard Bergeon réussit à nous faire partager la détresse de cette famille qui comprend bien que c’est plus qu’un bâtiment qui a brûlé, c’est aussi l’espoir que l’exploitation puisse remonter la pente.

“Au nom de la Terre” a le mérite de poser le décor et de laisser plusieurs questions en suspens : comment en est-on arrivé là ? À qui la faute ? Que faire ? Nous sortons de la salle avec une envie impérieuse d’agir pour une agriculture qui protège ses producteurs. C’était sans doute l’objectif du réalisateur et en cela, on peut dire que ce film joue son rôle.


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