Bac et Parcoursup, la double peine

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Bac et Parcoursup, la double peine

Cette semaine, c’est le bac ! Cette phrase résonne avec beaucoup moins de puissance qu’avant pour de nombreux jeunes. Parcoursup, épreuves tout le long de l’année avec le contrôle continu, choix d’options dès l’année de première, le bac n’est maintenant plus qu’une date importante parmi d’autres. 

C’est regrettable, non pas par conservatisme ou nostalgie, mais bien puisque les conséquences de ces évolutions sont déplorables pour l’école publique. Le contrôle continu vient nuire au caractère national du baccalauréat. Le bac d’un élève ayant passé ses épreuves de contrôle continu dans son lycée populaire n’a plus la même valeur qu’un bac passé à Henri IV dans le centre de Paris. Quoiqu’en dise le ministre, Parcoursup discrimine en fonction du lycée d’origine.

Le site de Parcoursup, blindé et inaccessible le soir des résultats, a remplacé les files de jeunes impatients devant les listes d’admission du baccalauréat scotchées sur les fenêtres des lycées. Le voilà le vrai enjeu de l’année de terminale : les résultats de Parcoursup. Ne voulant pas investir dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, le gouvernement s’appuie sur une plateforme pour choisir les élèves qui continueront les études après le bac. 

Le libéralisme suit ici deux logiques. Premièrement, austéritaire, il évite des dépenses, en broyant sciemment des projets de vie. Deuxièmement, il crée les conditions au développement de l’enseignement supérieur privé. Les écoles n’ont jamais autant eu la cote.

Les pubs fleurissent et sont de plus en plus grossière. Dernier exemple en date, la vidéo de Monique Canto-Sperber, ancienne directrice de l’École normale supérieure, directrice émérite au CNRS. Elle invite maintenant les déçus de Parcoursup à rejoindre sa prestigieuse école privée. Quelle indignité pour celle qui a exercé de hautes fonctions dans l’enseignement supérieur public. 

Le gouvernement n’investit pas, le privé s’engraisse, les jeunes trinquent. On commence malheureusement à connaître la chanson par cœur. 


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