« C’est un accord historique » s’accordent à dire les chef·fe·s à la sortie de ces 1 121 heures d’intenses négociations.
L’accord historique : un fonds de soutien « pertes et préjudices » pour les pays vulnérables à hauteur de 350 millions de dollars. Le montant estimé des besoins : 290 à 580 milliards par an d’ici 2030.
L’accord historique n’est peut-être pas si historique que ça finalement.
Ce fonds de solidarité international est nécessaire pour préserver les pays les plus pauvres des changements climatiques. Il met néanmoins en exergue la frilosité des pays les plus riches à réparer les dommages qu’eux même ont causés par le passé.
Les discussions ne se sont pas arrêtées là évidemment. On peut aussi noter la réaffirmation des accords de Paris dont l’objectif est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Cet objectif paraît obsolète pour beaucoup de scientifiques qui constatent que la tendance d’émissions de gaz à effet de serre ne s’inverse pas.
Ajoutez à cela, aucune décision n’a été prise concernant l’utilisation des énergies fossiles et polluantes. Au moment où l’Allemagne redémarre ses centrales à charbon et que la France conseille à ses hôpitaux de faire des réserves de fioul pour se chauffer cet hiver, le choix de limiter voire d’interdire l’utilisation de ces énergies aurait permis de mettre les points sur les i à certains pays.
Bien sûr il faut remettre ces accords dans un contexte international tendu où les intérêts économiques et sociaux des pays sont difficilement conjugables aux intérêts écologiques mondiaux.
Pourtant, il faudra bien un jour passer aux actes, car à force de ne pas être écoutés, les scientifiques faisant le déplacement vont finir par en avoir marre de parler dans le vide.
À l’issue de la COP 27, Emmanuel Macron a d’ores et déjà annoncé un sommet pour le climat en juin 2023 à Paris. Avec cette entre-COP, Emmanuel Macron se pose en leader mondial du climat et de la transition écologique, alors même qu’il ne parvient pas à faire redémarrer les centrales nucléaires du pays.