La ligue 1 sur France télévision, pas sur Amazon Prime

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La ligue 1 sur France télévision, pas sur Amazon Prime


Suite au fiasco de Mediapro, la ligue professionnelle (LFP) cherchait un nouveau remplaçant. À la fin deux entreprises s’opposaient : Canal + et Amazon. C’est finalement cette dernière qui a obtenu les droits. L’entreprise de Jeff Bezos était la seule capable de s’aligner sur les demandes de la LFP toujours plus élevées pour répondre aux besoins des clubs.
Après Roland-Garros, c’est donc au tour de la ligue 1 : Amazon cherche à acquérir de plus en plus de droits TV de diffusions sportives. Les GAFAM s’intéressent au sport et cherchent à accumuler les parts d’audience pour accroître leurs parts de marché.
La bonne nouvelle est probablement que l’abonnement sera moins cher que ceux proposés jusqu’alors. La mauvaise est que l’économie du football et du sport en général ne tient plus que sur un fil et risque à tout de moment de rentrer dans une crise économique qui pourrait chambouler la compétition de haut niveau.
L’économie du sport entre dans une spirale infernale. La spéculation des marchés et l’endettement des clubs sportifs obligent les ligues nationales à augmenter les prix des droits TV si elles ne veulent pas devenir une ligue de “seconde zone”. Cette spéculation prend des proportions totalement dingue. Résultat : seul le géant Amazon a pu s’aligner sur les demandes de la ligue 1. Et si jamais il se retire, que se passera t-il ? Que restera-t-il de la ligue 1 ? Probablement pas grand chose, la LFP pourrait ne pas s’en remettre.
À travers sa diffusion, le sport devient tributaire d’entreprises et risque à tout moment de s’effondrer ou alors de voir augmenter le prix des abonnements. Dans les deux cas : c’est la diffusion, les spectateurs qui seront les premiers perdants.
C’est vrai pour la ligue 1 mais ça l’est également pour les compétitions internationales. L’écrasante majorité des matchs de l’EURO ne sont pas accessibles sur les chaînes en clair.
À l’heure de la pandémie où les stades sont inaccessibles et où l’image du sport a été souillée par différents scandales (Mediapro, super ligue…), la diffusion des compétitions de haut niveau ne doit pas être considérée comme secondaire. Au contraire, si nous voulons inciter les jeunes à reprendre des activités sportives dans les clubs, il faut rendre accessibles ces compétitions au plus grand nombre.
Combien de jeunes ont décidé de s’inscrire dans un club de football après avoir vu l’épopée de l’équipe de France en 1998, 2006, 2018 ou en voyant l’équipe de France féminine mettre en difficulté celles des USA lors de la coupe du monde 2019 ? L’élan populaire, la compétition de haut niveau, le beau jeu font rêver et vibrer des générations entières. Continuons de pouvoir faire rêver les jeunes comme les moins jeunes.
La diffusion est un enjeu central, il faut la garantir. L’enjeu est trop important pour être délaissé aux lois du marché. Il faut que les Etats et la nation reprennent la main sur le sport. Il y a urgence de réunir une COP du football pour reprendre la main sur la diffusion et les règles des diffusions du sport de haut niveau. En attendant, il faut garantir qu’il y ait au moins un match par semaine diffusé sur les chaînes du service public afin de permettre à chacune et chacun de profiter d’un match sans avoir à payer.
Le sport doit être un droit inaliénable, sa diffusion doit être garantie !











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