Le contrat d’engagement, un nouveau cache-misère de la politique de jeunesse

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C’est une belle promesse que nous a faite le président Emmanuel Macron lors de son allocution télévisuelle du 12 juillet dernier : deux milliards d’euros débloqués au service d’une nouvelle politique de jeunesse de l’emploi ! Derrière un beau coup de com », le Contrat d’engagement ne diffère pourtant en rien des multiples statuts mis en place au sein des Missions locales et des Pôles Emploi. Garantie jeune, Contrat CIVIS, service civique et mise en situation en milieu professionnel s’accumulent depuis les années 1990 pour ne promettre à la jeunesse que précarité et travail au rabais. 

Le Contrat d’engagement, à présent doté du quart de son budget initial, se dessine comme un nouveau statut de mise au travail au détriment du jeune chômeur : si celui-ci pourra recevoir environ 500 euros par mois durant une période d’une à deux années, l’allocation reste conditionnée à la démonstration de sa capacité à « s’insérer sur le marché du travail ». Perpétuellement suspectées d’assistanat ou de fainéantise, l’aide à la recherche d’emploi et la subsistance ne sont pas des droits pour le jeune travailleur. Celui-ci devra prouver par sa participation à un suivi individuel ponctué de stages en entreprise et d’ateliers sa bonne volonté dans la construction de son « projet d’insertion ».

Au lieu d’un droit au travail digne, Macron organise la précarité. La jeunesse demande de véritables droits sociaux ainsi que des emplois sécurisés et librement choisis.

Travailleuses, étudiantes et lycéennes : toutes en grève le 8 mars !

Depuis plusieurs années déjà, l’appel à la grève du 8 mars donne un nouveau souffle au mouvement féministe français et européen. La journée de lutte pour les droits des femmes devient non seulement le temps des revendications pour une véritable émancipation féministe, mais également une journée de débrayage pour les travailleuses et les travailleurs. En Italie, la grève prend son essor en 2017 sous le slogan « non una di meno » (« pas une de plus ») en réponse à l’appel argentin contre les féminicides. Le 8 mars 2019, l’Espagne assiste au débrayage de six millions de personnes pour les droits des femmes. En France, des dizaines de milliers de manifestants ont répondu à l’appel des syndicats le 8 mars 2021 pour revendiquer l’égalité dans l’emploi, mais également la fin des violences et de l’exploitation domestique.

Lutte contre les violences sexistes et sexuelles, véritable égalité salariale, protection des femmes victimes, dénonciation des discriminations subies et de la division genrée du travail… Le patronat renforce et profite du patriarcat, il est temps de lui faire payer sa part ! Créons un véritable rapport de force pour des mesures féministes dans l’emploi, mais également contre les violences, pour la prolongation du délai légal de l’IVG et une PMA égalitaire. Construisons la marée violette du 8 mars 2022 !


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