Ces dernières semaines, différentes déclarations plus ou moins intelligentes sur les habitants de Gaza ont fait parler de leurs auteurs dans la presse ou sur les réseaux sociaux. Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, s’est exprimé ainsi : “Nous combattons les animaux humains et agissons en conséquence”. Pour Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride, “L’Amérique ne doit pas accueillir les Gazaouis, car ils sont tous antisémites.”
Derrière ces propos honteux, il y a la volonté du gouvernement israélien et de ses alliés de construire l’ennemi de guerre, construire un imaginaire autour de l’adversaire, en essentialisant un peuple entier, jusqu’à lui retirer son humanité. Plus facile pour justifier les crimes, les bombardements aveugles, les massacres. Israël aimerait que nous oubliions les êtres humains sous les décombres de Gaza, que nous ne parlions pas des 2 millions de Palestiniennes et Palestiniens habitants l’enclave, dont la moitié n’a pas 18 ans. La propagande est en marche, il faut assimiler le Hamas et les Gazaouis. La réalité est bien plus nuancée.
Difficile de connaître le lien entre la population de la bande de Gaza et le Hamas tant la situation est désastreuse.
Cependant, une étude réalisée en juin 2023 par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les sondages, est intéressante. On peut voir que 73 % des sondés pensent que le Hamas est corrompu. On y apprend aussi que la majorité de la population de la bande de Gaza ne voulait pas d’une rupture du Cessez-le-feu, ce qu’a fait le Hamas. En 2007, plus de 70 % des Gazaouis ne souhaitaient pas d’action militaire contre Israël.
L’évolution entre 2007 et 2023 montre cependant que le soutien à la lutte armée augmente dans la population au même rythme que le désespoir palestinien face à l’absence de solution politique. Les bombardements, meurtres et provocations de l’armée israélienne ne font que renforcer la colère, la haine, la division et le repli sur soi. C’est sur ce terreau que le Hamas prolifère.
Ce qui est certain, c’est que les habitants de la bande de Gaza aspirent toujours à une vie apaisée, à la fin du blocus, à la fin de la guerre. Oui, les Gazaouis veulent toujours la paix.
