Les jeunes communistes rendent hommage aux 27 fusillés de Châteaubriant

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Les jeunes communistes rendent hommage aux 27 fusillés de Châteaubriant

Dimanche 17 octobre, 6 000 personnes se sont rendues au 80e anniversaire des exécutions de 27 résistants, à l’appel de l’amicale de Châteaubriant.

Il y a quatre-vingt ans, un événement marque un tournant dans l’histoire de l’Occupation, des représailles envers les internés, et de la Résistance.

Le 22 octobre 1941, 48 hommes sont assassinés

Les résistants communistes ne s’étaient pas résignés à voir leur pays tomber aux mains de l’Allemagne nazie. 

27 otages furent prélevés dans le camp de Choisel, ils ont été fusillés par les Allemands dans la carrière de Châteaubriant, le mercredi 22 octobre 1941 entre 15h50 et 16h10.

16 furent extraits de la prison des Rochettes, à Nantes, et enfin 5 du Fort de Romainville, en région parisienne. Parmi tous ces otages, 13 étaient soit mineurs, soit tout juste majeurs (21 ans à l’époque).

Ces militants du Parti communiste français, des Jeunes Communistes ou de la CGT, ont été assassinés en représailles à l’exécution du Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz. 

Ils l’ont été en vertu du Code des Otages, promulgué quelques jours auparavant, qui permettait aux autorités allemandes de fusiller massivement des victimes devant « expier » les actions de la Résistance. 

Pour leurs bourreaux, ces derniers devaient appartenir aux mêmes milieux politiques, ethniques ou religieux que les présumés auteurs d’attentats.

Parmi eux, se trouvait Guy Môquet, jeune militant communiste, son visage juvénile et son Histoire et ses écrits ont marqué les mémoires.

Cette exécution de masse généra immédiatement une vague d’émotions qui peu à peu s’étendit dans tout le pays.

6 000 personnes pour le 80e anniversaire

Le MJCF était présent en nombre à Châteaubriant. Venants de Paris, de Loire-Atlantique, d’Ille-et-Vilaine, du Maine-et-Loire, des Ardennes, des Hauts-de-Seine… 

Sont intervenus Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Le discours puissant de Léon Deffontaines rend bien compte de la détermination des jeunes communistes aujourd’hui :

Ce n’est pas sans une certaine émotion que je me présente devant vous aujourd’hui pour rendre hommage à des héros, des défenseurs de la liberté, des combattants pour la justice. Il y a 80 ans, des femmes et des hommes de toute la France se sont levés, sont entrés en Résistance contre ce que l’Humanité a fait de plus horribles. Aujourd’hui nous leur rendons hommage, aujourd’hui nous nous souvenons. 

On se demande souvent qui sont ces femmes et ces hommes derrière le nom de nos rues et de nos boulevards. Nous allons parler aujourd’hui, d’ouvriers, de cheminots, de jeunes, de travailleurs qui se sont tous engagés pour un idéal. Celui d’un monde libéré de toute forme de domination et d’exploitation. Des travailleurs morts pour la France. 

(…)

Le 22 octobre, le soleil était au Zénith, dans le froid et le silence de la ville de Châteaubriant, un fourgon traverse la ville, et alors des voix résonnent au milieu des rues. Une intonation connue de tous, mais devenue interdite. A gorge déployée, la tête haute face à la mort, les 27 de Châteaubriant chantent la Marseillaise. Une voix, un chant, un espoir que ni les murs de la prison ni les coups de fusils n’auront réussi à faire taire. Il est 16 heures Guy Môquet, 17 ans, militant du bonheur, tombe aux côtés de ses camarades.

(…)

En apprenant la nouvelle de leurs assassinats, des milliers de Françaises et Français font le choix d’entrer en résistance. Ils ont récupéré le flambeau laissé par Guy Moquet et les 27 de Châteaubriant. La Marseillaise chantée a été reprise à plusieurs voix. Leur idéal, leurs luttes, le combat de leurs vies, a été repris par des milliers d’hommes et des femmes. Ils ont voulu enterrer leur idéal, notre idéal, ils ont fait germer le début de leur chute. 

(…)

Alors privé de liberté, les communistes se mettent à rêver ! A rêver de la société idéale. Et de ces rêves en sont sorties, des contributions, puis un programme. Le programme du conseil national de la Résistance, le programme des jours heureux. La force du nombre a finallement fait plier la barabrie nazi. Et les communistes victorieux ont fait de ce programme politique, une réalité. Le programme des jours heureux, nous laissent un espoir mis en chantier. Continuons-le, achevons ce travail.

(…)

Face à la réaction et à l’extrême droite soyons les militantes et les militants de l’espoir et du bonheur. Et libérons la France et l’Humanité toute entière de toute forme d’exploitation. Ré-enchanter l’engagement, ré-enchanter la politique, voilà notre défi de militant, voilà notre défi, voilà le défi des jours heureux.

Léon Deffontaines, le 17 octobre 2021, extraits

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