L’application du protocole sanitaire est devenue variable en fonction des lycées selon l’appréciation du chef d’établissement. Des lycéens nous ont raconté leur expérience de cette période.
Des demi-groupes de classe bienvenus
Camille, élève de terminale général lycée Rabelais St Brieuc, a accueilli favorablement les demi-groupes :
“Malgré une mise en place difficile, l’administration à beaucoup travaillé pour mettre en place au mieux des demi-groupes. Ainsi au lieu d’être entre 30 et 36 élèves par classes on se retrouve à environ 15 ( 20 au maximum ).
Bien que l’ambiance soit toujours au travail et que les professeurs mettent la pression pour avancer dans le programme au plus vite, l’atmosphère est dans l’ensemble plus détendue qu’au début d’année : le dialogue avec les professeurs est plus facile et les petits groupes donnent l’occasion aux élèves de participer davantage.”
Des gestes barrières impossibles à respecter en effectifs classiques
Néanmoins, Camille nuance, la sécurité sanitaire n’est pas entièrement assurée :
“Le protocole sanitaire est assez bien appliqué (gel dans toutes les classes, repas en quinconces…) mais il y a encore des moments où il est impossible de respecter la distanciation physique (file du self, couloirs pendant les inter-cours).”
Camille compare sa situation à celle d’autres lycées de son département :
“Je sais cependant que certains établissements ont opté pour la division par niveau (un niveau par semaine avec cours en présentiel 1 semaine sur 3 ou séparation des secondes en deux groupes et cours en présentiel 1 semaine sur 2) bien que le nombre total d’élèves dans l’établissement soit réduit il reste impossible de respecter la distanciation physique dans les salles de cours. Cela est dû à la réforme du baccalauréat qui obligent le mélange des élèves entre les classes.”
Florentin, élève au lycée Chateaubriand de Rennes, témoigne dans ce sens :
“On est dans des classes de 36 élèves, il y a parfois des demi-groupes pour des raisons pédagogiques, mais il n’y a aucune évolution dans le nombre d’élèves par classe qui serait causée par un dispositif sanitaire. On est donc toujours 36 élèves par classe, mais on a des cours à distance 1 semaine sur 3, pour désengorger les couloirs. Les cours se passent dans une ambiance similaire à celle qu’il y a sans épidémie, il y a parfois de la crainte quand un élève de la classe est cas contact. Sinon, on doit juste un peu forcer la voix à cause des masques.”
L’enseignement à distance plutôt mal vécu par les lycéens
Comme pour tous les lycéens, une partie des cours a lieu à distance pour Camille, avec des problèmes inhérents :
“Les cours à la maison ne sont pas toujours faciles à suivre. Si certains élèves ont des difficultés à se concentrer ou se motiver, pour d’autres la difficulté est d’ordre matériel. Dans certaines familles, les fratries se retrouvent en même temps à la maison, il arrive alors qu’il n’y ait qu’un ordinateur pour 2 ou 3 enfants. D’autres habitent à la campagne, en limite de zone blanche, la connexion à Internet est compliquée ou quasiment impossible. Les élèves ne peuvent donc pas consulter le travail à faire ou récupérer les documents fournis par les professeurs via pronote.”
Pour Florentin, l’expérience des demi-groupes n’a lieu qu’à distance, avec un goût amer :
“On n’est en demi-groupes que lorsque l’on est à distance, en visio, ça permet de plus participer, mais l’ambiance est froide comme on ne se voit pas. Les cours en distanciel se passent plutôt bien, même si je pense que certains (dont je fais partie) ont des problèmes de discipline personnelle qui font qu’ils n’arrivent pas à appliquer l’emploi du temps chez eux. Personnellement, je pense qu’on devrait laisser bien plus de liberté aux élèves chez eux, pour leur permettre de s’épanouir en dehors du cadre du programme, mais je comprends que les professeurs soient contraints de ne pas trop alléger les emplois du temps à cause d’un programme à boucler.”
Favorables au travail en demi-groupes plus participatif qu’avec 36 élèves, les lycéens restent inquiets sur les temps de vie scolaire comme la restauration et font une expérience assez négative des cours en distanciel.