Vous connaissez sûrement tous et toutes les résidences universitaires ? Ces logements à tarification sociale pour les étudiantes et les étudiants. Il en existe 233 000 en France.
D’instinct, on pourrait se dire que c’est forcément public et que les CROUS sont aux manettes de tout cela. Eh bien non. Loin de là. Le parc immobilier universitaire est en réalité hybride entre privé et public. Le privé possède donc, parmi ces 233 000, environ 60 000 logements étudiants.
Ayant très vite repéré le besoin et le vide laissé par les CROUS, des agences comme Nexity-Studea se sont saisies de l’occasion pour faire un maximum de profit. Parce que oui, on peut parler de grands profits lorsque l’on compare les prix d’achats (environ 70 000€ l’appartement) et les prix de location (550€ en moyenne).
Pour attirer les étudiantes et étudiants, ces résidences jouent sur le standing et la communication.
Laverie, espace de coworking, parfois même une salle de sport, tout est fait pour répondre aux besoins des locataires. C’est aussi sur la communication que joue beaucoup ces résidences. Avec des photos d’espaces très lumineux, des promesses de réussite. Difficile de concurrencer une telle offre lorsqu’en face, les seules images sont celles des moisissures et des rats qui cohabitent avec les locataires des CROUS.
Malgré la communication rodée, tous ces aménagements coûtent cher aux étudiantes et étudiants. En effet, les loyers de ces résidences sont bien plus chers que le CROUS. On compte 150€ à 250€ pour une chambre CROUS et entre 500€ à 950€ pour une résidence universitaire privée.
Peut-on réellement parler de tarification sociale avec une échelle pareille ?
Hier, dans son interview à BRUT, Elizabeth Born présentait ses propositions pour la jeunesse. Elle a notamment évoqué la réhabilitation de 12 000 logements. Une première avancée nécessaire pour l’universitaire, mais encore insuffisante.
Si l’on veut sortir les étudiantes et étudiants du marché immobilier privé, ce sont bien plus que des rénovations qu’il faudra, mais bien des constructions et des réhabilitations de bâtiments à l’image du logement social.
