Macron et l’écologie.

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Macron et l’écologie.

Lundi dernier, Emmanuel Macron a dressé les contours de ce qu’il appelle “l’écologie à la française.” Il a donné rendez-vous début novembre pour des propositions précises. Une fois de plus, en se rangeant du côté du capitalisme vert, le président des riches passe à côté du problème. 

Première fausse note : le constat. À entendre M. Macron, nous avons déjà fait la moitié du boulot sur la réduction des émissions de CO2 depuis 1990. Grave erreur d’analyse ! Si nos émissions ont baissé, c’est parce que nous avons détruit notre industrie. De ce point de vue, nous nous sommes contentés de déménager le CO2, sans réduire notre empreinte carbone. 

La réindustrialisation est un enjeu majeur, pour la réussir, il faudra que notre production tourne à l’électricité verte, donc majoritaire nucléaire et hydraulique. 

Deuxième fausse note : le manque d’ambition sur la jeunesse. Pour rénover les passoires thermiques, pour développer notre parc nucléaire, pour devenir l’élite de l’hydrogène, nous allons avoir besoin de bras et de cerveaux ! Parler d’écologie à la française sans parler de formation, c’est se tromper de chemin. Ouvrons des places dans ces filières d’avenir, permettons au plus grand nombre d’avoir accès à l’Enseignement Supérieur, misons sur la jeunesse. 

Dernière fausse note, et pas des moindres : aucune volonté d’affronter le capital. Vouloir sauver la planète sans remettre en question le capitalisme, c’est perdu d’avance. Le président va devoir se rendre à l’évidence, le capital et notre Terre ont des intérêts antagoniques. 

Il va falloir imposer le capital, s’attaquer aux bénéfices des actionnaires, remettre en place l’Impôt de Solidarité sur la fortune, changer radicalement les stratégies des grandes entreprises, bref, il va falloir réorienter la production dans l’intérêt du peuple. 

Cela passera nécessairement par un affrontement de classe, ou nous allons devoir reprendre le pouvoir sur les puissants. Les travailleuses et travailleurs devront décider dans les boîtes, aussi pour sauver la planète, ne comptons pas sur Emmanuel Macron ou Bernard Arnault. La bourgeoisie ne va pas scier la branche sur laquelle elle est assise. Autrement dit, personne ne tiendra la scie à notre place. 


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