Morts au travail, une comptabilité limitée pour un fait de société

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Morts au travail, une comptabilité limitée pour un fait de société

En France, dans le secteur privé, en moyenne 1,5 personnes meurent au travail par jour, en 2017, 530 personnes sont mortes au travail. Si on y ajoute les fonctionnaires et les morts causées indirectement par le travail (suicide, accident pendant le trajet, etc.), les chiffres grimpent très vite puisqu’on recense plus de 1000 morts liées au travail par année. Le bilan est extrêmement lourd. 

Malgré une faible médiatisation, alors qu’on peut retrouver quelques études sur ce phénomène, mais très peu de chiffres officiels, les morts au travail ne sont pas exceptionnelles et ne sont pas, comme on aimerait nous le faire croire, une fatalité liée aux risques du métier. Les articles sur les morts causées par le travail sont pour la plupart publiés dans des journaux locaux voir pas du tout ce qui nous empêche de mesurer l’ampleur du phénomène. Le nombre de morts doit pousser les autorités publiques à traiter ce problème qui n’est non pas individuel mais public. 

Chaque année, on compte 620 000 accidents du travail. Lorsqu’on se penche sur les chiffres, on remarque que les métiers du bâtiment sont les plus meurtriers, juste derrière on retrouve les agriculteurs et les chauffeurs routiers. Ce sont aussi les métiers qui malheureusement engendrent les accidents du travail les plus important (amputation, paralysie, etc.) et souvent la mort. Les métiers les plus précaires sont les métiers les plus à risque pour les travailleurs. L’intérim et le secteur du soin et de l’aide à la personne sont ainsi les deux seuls secteurs où les accidents sont en hausse chez les salariés.

Les catégories de la population les plus touchées par les accidents du travail sont les hommes, les plus de 50 ans et les moins de 25 ans. Depuis le début des vacances, avec les travailleuses et travailleurs intérimaires et les jobs d’été, qui sont pour la plupart des étudiants, le nombre de morts au travail a augmenté. 

Souvent pour justifier les licenciements et la baisse des salaires, on plaint les entrepreneurs et les patrons alors que ceux qui sont le plus exposés au danger du travail seront les salarié·e·s qui vont manier les machines et les produits. La santé et la durée de vie de ces derniers subiront d’ailleurs les lourdes conséquences liées à l’usage des machines et des produits.

Mourir au travail n’est pas une fatalité, la réduction du temps de travail, un départ à la retraite plus adapté au métier et des outils de travail de qualité, pourraient considérablement réduire le nombre de morts au travail.


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