Parcoursup 2024 : la sélection toujours au programme

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Parcoursup 2024 : la sélection toujours au programme

C’est presque devenu un rituel. À chaque rentrée scolaire, le gouvernement annonce de grandes « améliorations » de la plateforme Parcoursup afin de corriger certains de ses « défauts » : plus de transparence, plus de formations proposées, des fiches détaillées des formations, une FAQ en ligne… Tout est fait comme si le problème venait du fonctionnement de la plateforme, et non de son principe même. 

Le gouvernement fait ainsi mine d’oublier que la mise en place de celle-ci répond à un besoin impératif pour lui : limiter le nombre de jeunes qui accèdent à l’université en raison du manque de place dans celles-ci.

En effet, les politiques de rigueur budgétaires imposées par l’Union européenne et appliquées par nos gouvernements ont conduit à supprimer toujours plus de postes dans l’enseignement supérieur alors que de plus en plus de jeunes sortaient diplômés du lycée. Les universités qui auraient dû être construites ne l’ont pas été, bien au contraire. Le résultat était donc évident : il faut sélectionner les jeunes.

Cette année encore, ce seront les jeunes des classes populaires qui subiront au plus fort la sélection de Parcoursup. En se basant sur des critères comme le lycée d’origine, les notes, les spécialités ou les activités extrascolaires, les algorithmes favorisent automatiquement celles et ceux les plus en réussite ou qui ont toutes les ressources extérieures pour réussir (aides des parents, soutien scolaire, réseaux…). Couplé au contrôle continu, Parcoursup transforme les années de première et de terminale en un marathon épuisant dans lequel chaque note, chaque devoir, peut fermer la porte de la formation de ses rêves, provoquant stress et anxiété chez nombre d’élèves.

Pourtant, Parcoursup n’est pas une fatalité. La sélection non plus. L’urgence est à créer des postes dans l’enseignement supérieur et à ouvrir des places en université afin de permettre à chaque jeune qui le souhaite d’intégrer les formations du supérieur. Cela demande des moyens, et de la volonté politique.


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