Comment être ministre de l’Enseignement supérieur et avoir si peu confiance en la science ? Voilà le miracle réalisé par Michel Barnier en nommant à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et la recherche, Patrick Hetzel.
Vous ne le connaissez pas ? Pourtant, son palmarès est à faire pâlir. Soutien de Didier Raoult, antivaccin passif et instigateur de la casse de l’enseignement supérieur, voilà le portrait du nouveau ministre.
Il a notamment soutenu jusqu’aux oreilles du président l’utilisation de l’hydroxychloroquine durant la crise COVID. Alors même qu’aucune preuve scientifique montrait son efficacité dans la lutte contre le virus.
Au-delà de la presse à scandale, cela révèle un problème plus large. Dans une France où la confiance dans la parole scientifique s’écroule, comment justifier que le M. Recherche du gouvernement puisse lui aussi remettre en cause cette parole. Si on ne fait plus confiance aux scientifiques, alors à qui faire confiance ?
La science et la recherche sont les fondements d’une société qui avance. Dans des objectifs d’innovations, nous avons besoin d’un défenseur sans faille d’une augmentation des budgets.
Néanmoins, même une très hypothétique et inespérée augmentation des budgets dans un cadre de casse de la recherche n’a aucun sens. Elle ne pourra être utile que dans la seule perspective d’une reprise en main du service public de la recherche, afin que les travaux effectués le soient pour l’ensemble de la population et non pour le seul profit d’entreprises.
Cela induit forcément un retour en arrière aussi sur l’autonomie de l’enseignement supérieur. Cette autonomie est à l’origine de beaucoup voir de l’ensemble des problématiques liés au supérieur. Budget, manque de places et d’enseignant, leur précarisation, baisse de la qualité d’encadrement… Et tout ça au profit de l’enseignement privé lucratif qui a fait un bond de fréquentation depuis la mise en place de Parcoursup.
Avec tout ça, la boucle est bouclée et le nouveau ministre a de quoi travailler quelque temps.