Le PCF mène campagne contre les monopoles

publié le dans
Le PCF mène campagne contre les monopoles

Le 18 février chez Amazon, le 26 chez Lactalis, le 10 avril chez Korian (un groupe spécialisé dans les maisons de retraite), le 18 avril devant le siège du Crédit Lyonnais à Villejuif, les rendez-vous du PCF devant les sièges sociaux de grandes entreprises multinationales se multiplient. Le 2 mai ce sera devant Total, cette campagne d‘agitation devant les grands groupes s’inscrit dans la durée.

Ces actions s’inscrivent dans une période marquée par le mouvement des gilets jaunes qui a remis au centre des préoccupations des questions de justice sociale. La dénonciation du fossé entre « riches et pauvres » a été particulièrement entendue dans la période et c’est une bonne chose lorsqu’elle se traduit dans des revendications concrètes comme le rétablissement de l’ISF. Toutefois, pour affronter réellement la logique du capitalisme, l’entreprise reste le lieu privilégié : le lieu d’exploitation, d’extorsion de la plus-value aux travailleurs, le lieu, aussi, de la construction du rapport de force. Depuis des mois, la CGT met, à raison, en avant la construction de la grève dans les entreprises (voir par exemple l’interview de Philippe Martinez chez Bourdin le 14 décembre dernier).

L’ISF est un bon instrument de justice sociale, mais il a ses limites. L’argent des grandes fortunes ne sort pas de nulle part, ces richesses sont produites par les travailleurs. Entre la production de marchandises et l’arrivée des bénéfices dans les poches de l’actionnaire, il y a de nombreuses étapes où la conquête de pouvoirs nouveaux pour les travailleurs devrait imposer une autre utilisation de l’argent. Avec l’ISF, l’État rattrape le profit en fin de parcours pour alimenter ses caisses. C’est une bonne chose. Saisir les richesses dans les entreprises, gagner des droits des salariés, non seulement sur l’utilisation des richesses, mais sur la façon de les produire, c’est mieux !

C’est sur cette analyse que le PCF a pu mener des actions pertinentes et désigner la bonne cible. D’abord en organisant un rassemblement devant le MEDEF en février, pour remettre plusieurs milliers de pétitions pour la hausse du pouvoir d’achat. Le PCF dénonçait justement le rôle du patronat dans le maintien des bas salaires, dans le refus d’embaucher. Désigner le bon responsable permettait de souligner l’affrontement de classe dont résulte le niveau des salaires.

Puis, par des actions répétées, le PCF est le seul Parti à porter un certain nombre de questions centrales pour faire aboutir les luttes actuelles. La question des libertés syndicales chez Amazon, préalable fondamental à la conquête de pouvoirs nouveaux des salariés dans les entreprises. La question du pouvoir de marché des grands monopoles de l’agro-alimentaire sur les producteurs paysans avec Lactalis. La question, fondamentale, non seulement de la lutte contre la privatisation des services publics, mais d’une lutte offensive pour la conquête de nouveau services publics : notamment en réclamant la nationalisation de Korian, premier groupe européen dans la gestion des EHPAD. Le scandale qui a éclaboussé Korian (la mort de pensionnaires), a mis en lumière la nécessité d’un monopole public, dont la gestion serait libérée de la recherche de la rentabilité.

En appelant à des rassemblements devant ces entreprises, le PCF entend faire monter les enjeux de la maîtrise de la production ! Assurer un meilleur partage des richesses ne suffira pas, il s’agit pour les travailleurs et les travailleuses de prendre le pouvoir. Cette revendication était  au centre du rassemblement le jeudi 18 avril devant le siège de la LCL à Villejuif. Les communistes y ont développé leurs propositions de nationalisations des banques, en vue de constituer un pôle public bancaire attribuant les crédits, non plus sur des critères de rentabilité, mais sur des critères sociaux et environnementaux, notamment la qualité des emplois et le développement des territoires.

En matière écologique, Ian Brossat a bien souligné dans le débat sur France 2 qu’il fallait là aussi désigner les bons coupables. Les firmes multinationales sont bien sûr au premier rang. En conséquence, Total, 9ème compagnie pétrolière mondiale et pollueur de grande envergure, sera ciblé par un rassemblement des communistes devant son siège le 2 mai.

https://www.facebook.com/radioartsmada/videos/344099052904712/

La logique de ces actions qui se multiplient, en lien avec la campagne européenne de Ian Brossat est simple. Elle tient en quelques lignes. Les critères qui président à l’organisation de l’économie épuisent les travailleuses et les travailleurs et la planète, il faut donc d’autres critères. Ces critères correspondent aux intérêts des capitalistes qui ont le contrôle de la production, il faut donc conquérir des pouvoirs populaires sur la production, pour mettre en avant d’autres intérêts. Le crédit bancaire sert de moyen de rétorsion à ce pouvoir capitaliste sur l’organisation de la production et la répartition des richesses, il faut nationaliser les banques et établir un pouvoir démocratique sur le crédit !


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques