Plan d’investissement : recyclage des vieilles recettes

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Plan d’investissement : recyclage des vieilles recettes

Hier, le gouvernement a annoncé, conformément aux promesses de campagne d’Emmanuel Macron, le lancement d’un grand plan d’investissement pour la France. 57 milliards d’euros consacrés à des chantiers d’avenir, tels que la transition écologique, la formation professionnelle, la compétitivité et la révolution numérique.

Quelques mesures nécessaires…

En matière de transition écologique, la rénovation de logements considérés comme des « passoires thermiques » et le développement des énergies renouvelables sont bien inscrits à l’ordre du jour.

… dans un dangereux condensé de libéralisme

Pour satisfaire un marché du travail toujours plus exigeant, dans lequel l’absence de qualification constitue un nouveau prétexte de discrimination, près de 2 millions de chômeurs peu qualifiés et de jeunes « décrocheurs » seront ciblés par un vaste plan de formation professionnelle.

Mesure qui n’est pas sans rappeler le fameux « plan des 500 000 » de François Hollande, qui s’était avéré être une énorme machine privilégiant la quantité à la qualité, profitant à de nombreux organismes éphémères, masquant même des formations totalement bidons.

Un véritable maquillage financier

A défaut de réels investissements publics, ce plan sera financé par 12 milliards de crédits déjà alloués, simplement réorientés, 10 milliards issus du 3e plan d’avenir lancé par le gouvernement d’Hollande et 24 milliards faisant déjà partie intégrante du budget des ministères.

Finalement, seuls 11 milliards d’euros seront véritablement investis, il s’agira d’ailleurs d’emprunts réalisés auprès de la Caisse des dépôts et consignation, de BPI France (Banque Publique d’Investissement) et de la banque européenne d’investissement.  

La politique du chiffre, toujours privilégiée

« Nous sommes dans une logique de résultats, pas de moyens »

a naturellement affirmé le commissaire général de France Stratégie.

Ainsi, l’application des mesures prévues par ce plan d’investissement sera étroitement contrôlée et évaluée. Autant dire que si les résultats escomptés ne se font pas rapidement observer, les financements seront réorientés avant la fin du plan quinquennal.  Une approche courtermiste en totale contradiction avec l’idée même d’un plan d’investissement. 

 


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