Ce lundi 2 juin, des centaines de milliers d’étudiants et de lycéens verront leur avenir suspendu à un algorithme. Et je vous préviens, nous savons déjà comment cela va finir.
Résultat de Mon Master pour les uns, de Parcoursup pour les autres. Une sélection sociale généralisée, normalisée, institutionnalisée. Ce n’est pas un défaut du système, c’est son principe.
Cela fait maintenant six ans que Parcoursup dessine, dès le bac, une école à plusieurs vitesses. En 2019, la plateforme entre en vigueur, et dans les rues, les lycéens contestent. Pour toute réponse, à Mantes-la-Jolie, des dizaines de jeunes sont agenouillés, mains sur la tête. Le message est clair : l’avenir ne sera pas à vous.
Aujourd’hui, la sélection est devenue une routine. Comme chaque année, 50 000 bacheliers n’auront aucune proposition d’études supérieures. Ils n’iront pas dans l’enseignement supérieur faute de réponses positives.
Côté université, le tri continue. Mon Master reprend pour la troisième année, avec un taux de non-admission qui explose. Ce sont plus de 60 000 étudiants, soit 37 % des candidats, qui se verront refuser une place en master. On a beau avoir une licence, rien ne garantit une suite. Rien ne garantit le droit d’étudier.
La valeur d’un diplôme, ce n’est pas seulement ce qu’on a appris, c’est aussi ce qu’il nous permet de faire. Un bac qui n’ouvre aucune porte. Une licence sans lendemain. À quoi bon ? Ces systèmes de sélection sont une trahison des promesses faites à la jeunesse.
Garantir la valeur de nos diplômes, ce n’est pas les rendre rares. C’est garantir la continuité des études. C’est faire de chaque réussite scolaire un tremplin, pas une impasse.