Silence Radio France

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Silence Radio France

« Pas d’émission : grève ». C’est par cette phrase laconique que le site de Radio France annonce le mouvement social en cours. L’intersyndicale, composée de la CFDT, de la CGT, de FO, du SNJ, de SUD et de l’UNSA, a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 26 juin.

Cette mobilisation s’oppose à la politique d’affaiblissement du service public, menée en interne par la direction, par la ministre de tutelle Rachida Dati, et par un projet de loi qui sera présenté à l’Assemblée nationale le 30 juin.

La France connaît une vague de rachats massifs de médias par l’extrême droite, sur toutes les plateformes. Dernier exemple en date : le média hybride Cerfia, qui revendique 1,2 million d’abonnés, a été racheté par le milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin.

Qu’en est-il de Radio France et de ses 78 millions d’auditeurs ? À quoi joue la ministre, qui prétend ne pas transformer les médias en outil d’État, mais qui, dans les faits, concentre le pouvoir de l’information entre les mains d’un seul PDG ? Le SNJ, premier syndicat des journalistes, alerte : cette réforme menace gravement l’indépendance de Radio France.

Personne n’est dupe. Si, selon le gouvernement, la fusion de Radio France et de France Télévisions vise à « harmoniser » les médias publics, elle s’inscrit surtout dans la politique austéritaire imposée au service public.

Depuis 2008, le budget de l’audiovisuel public a déjà diminué de 1,252 milliard d’euros. Et pourtant, la création de la holding « France Médias » engendrera, selon l’intersyndicale, 150 millions d’euros de dépenses supplémentaires, au détriment de la production réelle et de l’emploi. Des milliers de postes sont menacés.


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