« Un objectif inébranlable : l’accès à la culture pour toutes et tous »

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L’été approche et la saison des festivals avec lui. Avant-Garde est allé à la rencontre des équipes de l’un des festivals français les plus connus, notre belle Fête de l’Humanité ! Plus qu’un festival, c’est un panorama ouvert sur la culture pour toutes et tous.


L’Huma en chiffres

Nombre d’éditions

2022 sera la 87e édition

Nombre moyen de participants

450 000 spectateurs en 2019

Moyenne d’âge

En 2019, 1 spectateur sur 2 avait moins de 40 ans (les jeunes de moins de 15 ans ont une entrée gratuite et ne sont ainsi pas comptabilisés)

Nombre de bâtisseurs et bâtisseuses

Environ 15 000 


En quoi le format festival est-il essentiel après deux ans de pandémie ? 

Les conséquences ont été désastreuses tant sur le plan économique que sur le plan psychologique, social et humain de la population. Ne pas sortir, ne pas se parler, ne pas découvrir, ne pas vivre des moments collectifs, sont tout autant de raisons contre nature qui nous poussent à penser qu’à la sortie de cette crise, la culture peut être un antidote à la morosité du contexte des deux dernières années.

Les festivals, dans toute leur diversité, constituent un moyen d’accès à la culture particulier, en ce qu’il permet au public de découvrir et de profiter d’une programmation culturelle tout en étant acteur de cet événement. Ces espaces constituent une porte ouverte pour s’évader de chez soi, s’ouvrir aux autres, s’aérer l’esprit, rencontrer des gens, parler et fêter ensemble. De plus, la pluridisciplinarité des festivals, la richesse des programmations et la diversité foisonnante de leurs formats en font des lieux essentiels pour vivre et faire vivre la culture, de manière intense, pendant plusieurs jours. Un festival n’est pas juste un spectacle, on s’y retrouve, on y échange, on y partage, et surtout on y vit ensemble.

La Fête ouvre un champ culturel immense au regard d’autres festivals. Quels choix politiques ont conduit et conduisent à une telle diversité ?

La Fête de l’Humanité a été créée en 1930 pour soutenir le journal et donc assurer l’existence d’une presse pluraliste, progressiste et communiste en France. C’était, lors de ses premières éditions, un grand rassemblement populaire où les lectrices et lecteurs de l’Humanité pouvaient se rassembler et échanger autour de la diffusion du journal et de ses combats. Cet héritage constitue la dimension politique profonde de l’événement qui ne s’est jamais perdu au fil du temps et qui continue de construire chaque année les allées et le programme de la Fête.

L’événement a grandi et s’est structuré autour de la notion de « grande fête populaire ». C’est cette dimension qui a orienté les choix politiques de l’organisation de la Fête jusqu’à maintenant avec un objectif inébranlable : l’accès à la culture pour toutes et tous. Ainsi, dès les premières éditions, de grands intellectuels ont été invités à prendre la parole, les spectacles se sont développés et des expositions culturelles ont vu le jour. L’ensemble de ces représentations culturelles n’ont eu de cesse de croître à chaque édition sans pour autant que l’événement ne tombe dans une logique mercantile et n’aligne ses tarifs sur les prix du marché.

Enfin, la dimension internationale de la Fête joue un rôle important puisque dès ses débuts, la Fête s’est ouverte sur le monde et a invité toujours plus d’organisations étrangères à s’y représenter. Le village du monde réunit une centaine de pays au cœur de la Fête et permet de soutenir les luttes des peuples dans le monde, le combat pour la paix, mais aussi de découvrir leur culture et de voyager dans ses allées le temps de l’événement.

Aujourd’hui encore, la Fête de l’Humanité considère la culture au sens large, puisque les 9, 10 et 11 septembre prochains, vous pourrez assistez à de grands concerts, à des spectacles d’art vivant, à de l’art de rue, à de nombreuses expositions artistiques, à des projections de documentaires, de courts ou de longs métrages, déambuler dans le village du livre et rencontrer une centaine d’auteurs, participer aux grands débats politiques et citoyens, et découvrir la France et le monde qui lutte.

Quelle adresse la Fête a-t-elle envers les jeunes ? Avec le nouveau format, va-t-elle évoluer ?

La jeunesse a toujours été un pilier de la Fête de l’Humanité. Qu’ils viennent en tant que militants de partis politiques ou d’associations, en tant que spectateurs venus assister au concert de leur artiste favori, ou en tant que simple curieux, c’est une véritable source d’énergie pour notre événement. C’est cette jeunesse qui vient prendre le relai des plus anciens dans la construction de l’événement et le relai de nos valeurs et idéaux, c’est cette jeunesse qui nous éclaire sur les nouvelles tendances, thématiques et idées qui émanent de la société. Mais c’est aussi cette jeunesse qui a été le plus impactée par les restrictions dues à la crise sanitaire et qui souffre encore de ces conséquences aujourd’hui. Au travers de la Fête de l’Humanité, nous aurons particulièrement à cœur de lui offrir cet espace d’échange, de rencontre, de culture et de joie pendant trois jours.

La programmation musicale aura, dans ce sens, une visée particulière envers la jeunesse avec des artistes issus de la nouvelle scène, des soirées et des nuits musicales continueront de s’y tenir et nous travaillons aussi à la construction d’un tremplin artistique local. Le programme politique se devra aussi de répondre aux questions d’avenir qui concernent la jeunesse comme l’éducation, la paix, le féminisme, la lutte contre le réchauffement climatique ou contre les inégalités qui seront des thématiques fortes de ces trois jours de Fête. Nous invitons à débattre les organisations et mouvements de jeunesse progressistes, tout comme nous nous assurerons qu’elles puissent y tenir un stand et être au contact de centaines de milliers de personnes au gré des allées. Enfin, nous travaillons à proposer des places à tarif avantageux via le dispositif du pass culture, mais aussi en lien avec des associations de quartier locales qui travaillent en direction de la jeunesse.


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