“Un prof devant chaque élève”. Voici la promesse, encore une fois répétée ad nauseam sur tous les plateaux par la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale. L’année dernière, son prédécesseur désormais futur ex-1ᵉʳ Ministre avait, lui aussi, fait cette promesse. Et à élément de langage commun, réalité malheureusement commune. Tout comme l’an dernier, les professeurs manquent à la rentrée. Certes, lundi matin, chaque élève avait face à lui un professeur pour l’accueillir. Mais en aura-t-il un demain si celui-ci est absent ? En aura-t-il un pour les cours de physique ? La réponse, évidemment, est non.
Les élèves, leurs parents, mais aussi les professeurs payent en cette rentrée les choix des gouvernements précédents qui ont vidé les caisses de l’État pour faire toujours plus de cadeaux au capital qui ne cesse de se goinfrer d’argent public sans jamais être rassasié. Pendant ce temps-là, les enfants de la bourgeoisie, eux, sont bien lotis, puisqu’une enquête a révélé que les élèves des établissements privés bénéficient, eux, d’un meilleur taux d’encadrement ainsi que de plus d’heures de cours. C’est donc un choix de classe que fait le gouvernement en refusant de recruter les professeurs nécessaires à la réussite de toutes et tous.
Choix de classe aussi quand un gouvernement pourtant battu aux élections maintient le cap d’une réforme du bac pro qui va faire des élèves de la chaire à patrons en les envoyant passer toujours plus de temps en stage au détriment de leur formation. Choix de classe aussi lorsque Emmanuel Macron ou sa Ministre n’ont pas un mot en cette rentrée pour les milliers d’élèves recalés par la plateforme Parcoursup. Ils étaient plus de 80 000 au sortir de la phase principale d’admission. Où en sont-ils ? Combien sont-ils ?
L’école n’est pas coupée de la société et de ses contradictions de classe. Au contraire, elle en est une de ses expressions les plus flagrantes. À travers toutes ses réformes, Emmanuel Macron n’aura eu de cesse de construire une école à deux vitesses, dans laquelle les élèves des classes populaires sont les grands perdants.
Alors, à tous les élèves, souhaitons une bonne rentrée des classes, et à nous, une bonne rentrée de classe… combative !