Climat : grève mondiale pour enjeu mondial

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Climat : grève mondiale pour enjeu mondial

Le 20 septembre 2019 est la troisième date de mobilisation mondiale des jeunes pour le climat. Une mobilisation mondialisée pour un enjeu global qui doit surmonter des oppositions similaires partout sur le globe. 

Article initialement paru dans le numéro 41 d’Avant-Garde.

Dans le monde entier, l’extrême-droite contre l’environnement

Au Brésil le poumon de la terre en grave danger

278 : c’est en pourcentage, selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE), l’augmentation de la déforestation de la forêt Amazonienne en seulement un an, de juillet 2018 à juillet 2019. En cause ? La politique néolibérale du gouvernement d’extrême-droite et de son président nouvellement élu et en fonction depuis le 1er janvier 2019, Jair Bolsonaro.

Il l’avait promis aux grands patrons et aux grandes multinationales de l’agro-business, l’Amazonie ne sera plus intouchable. Et c’est chose faite. De plus, est débattu au Brésil en ce moment un assouplissement du code forestier pour permettre aux grandes entreprises de déforester massivement sans être inquiétées.

Mais pourquoi veulent-ils déforester toujours plus ?

Les multinationales de l’agro-industrie déforestent principalement pour deux raisons : le soja et l’élevage bovin. Plus il y a d’hectares de forêt qui sont coupés plus les multinationales pourront les utiliser pour y faire pousser du soja et faire de grandes fermes pour l’élevage bovin. Donc pour eux, une seule logique : déforester pour faire toujours plus de profits !

Quelles sont les conséquences de cette déforestation ?

Il y a 3 grandes conséquences.

La première c’est le réchauffement climatique. L’Amazonie est la plus grande forêt tropicale au monde. Elle capte 10% des émissions de CO2, c’est ce qu’on appelle un puit de carbone, et produit à la place de l’oxygène mais en la détruisant c’est tout le CO2 stocké qui est libéré. La deuxième conséquence c’est la menace sur la biodiversité, sur toutes les espèces végétales et animales qui s’y développent. 

Enfin, la dernière conséquence majeure pèse sur les peuples autochtones qui y vivent. Ce sont leurs terres ancestrales qui sont en danger et leurs modes de vie. Bolsonaro est en train de les sacrifier sur l’autel du capitalisme. 

Avec Trump, plutôt l’économie que l’écologie

Climato-sceptique revendiqué, le Président états-unien Donald Trump ne cache pas que l’écologie et l’avenir de la planète sont les derniers de ses soucis. En effet, depuis son arrivé à la Maison-Blanche en 2017, Trump n’a eu de cesse de fustiger les accords internationaux pour le climat et notamment l’accord de Paris dont il a retiré son pays. Selon lui, les règles environnementales sont un frein au développement et à la productivité industrielle de son pays. Pour Trump, c’est clair, l’écologie est une perte de temps… et surtout d’argent. Baisse des fonds alloués à la protection de l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique, allègement des normes anti-pollution pour les voitures, construction de nouveaux oléoducs (pour le pétrole), développement de l’industrie du Charbon… pour le business, Trump est prêt à tout et surtout à sacrifier la planète ! 

Mais Trump alors, serait-il devenu fou ?

Non, cette politique n’est pas la politique d’un homme mais bien celle d’un système, celui du capitalisme qui n’a pour logique que de produire, produire toujours plus pour augmenter ses profits en exploitant et en épuisant à la fois les travailleuses et les travailleurs mais aussi les ressources naturelles de la planète. Tant que ne sera pas formulée une remise en cause radicale de ce système, les thèses climato-sceptiques de Trump et consorts pourront continuer à prospérer, les grandes entreprises pourront continuer à piller et à détruire la planète, et l’économie plutôt que l’écologie restera une règle d’or… Alors ? On change de système pour sauver la planète ? Seule une large mobilisation des peuples à travers le monde pourra nous le permettre. 

Accords de libre-échange / CETA / Mercosur : le pouvoir aux multinationales

Fin juin, l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont annoncé s’être mis d’accord sur un grand accord de libre-échange qui était négocié dans la plus grande opacité depuis une vingtaine d’année. Ce traité est fortement contesté car il ouvre complètement le marché européen aux grandes multinationales sud-américaine de l’agro-industrie qui déforestent l’Amazonie, surexploitent les terres pour la production de soja et la production de viande bovine et contreviennent à toutes formes de standards sanitaires, alimentaires et environnementaux dont la France s’est dotée. Cet accord, pourtant approuvé par le Président Macron, est une menace à la fois pour la planète mais aussi pour l’agriculture et la paysannerie françaises.   

Dans la même logique, les députés ont ratifié fin juillet, le CETA, traité de libre-échange transatlantique entre l’UE et le Canada qui est une catastrophe autant sur les plans environnemental, social et sanitaire. Par exemple, toutes les normes qui régissent l’agriculture en France, ne seront pas valables pour les produits importés depuis le Canada. C’est-à-dire que demain nous pourrons retrouver dans nos assiettes de la nourriture OGM car cela n’est pas interdit au Canada. Ce traité pose plus largement plusieurs problèmes « sur le manque de transparence, sur les questions de farines animales et les produits OGM et de niveaux de pesticides utilisés dans le domaine agricole », selon un rapport d’experts rendu au Premier ministre. Mais ce traité, comme les nombreux autres traités de libre-échange en négociation, s’inscrit pour les multinationales dans une logique de course effrénée au profit et une volonté totale de dérégulation de l’ensemble des normes qui régissent les marchés notamment dans le domaine de l’agriculture, au détriment de notre santé et de la planète.

Des mobilisations de plus en plus fortes

Le néolibéralisme détruit toujours plus le climat et l’environnement. Face à cette catastrophe annoncée, les peuples se mobilisent pour riposter.

En France, dès le mois de septembre 2018 suite à la démission de Nicolas Hulot, des marches pour le climat ont vu le jour regroupant des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays. Puis tout s’est enchaîné. En décembre, quatre organisations attaquent l’État français en  justice pour son inaction face aux défis climatiques et pour qu’il respecte ses engagements pris. C’est ce qui a été appelé « l’Affaire du siècle ». Plus de 2 millions de personnes ont signé pour soutenir ce recours en justice. C’était historique. Ensuite, pour la première fois dans l’histoire, des grèves scolaires pour le climat ont été lancées. Des centaines de milliers de jeunes ont répondu à l’appel face à l’urgence écologique pour montrer qu’ils prenaient leur avenir et celui de la planète en main et inciter les gouvernements à agir. Les grèves vont se succéder jusqu’à arriver à leur apogée le 15 mars 2019 avec la « Marche du siècle ». À travers le monde, c’est près de 2 millions de jeunes qui vont marcher avec pour slogan « changer le système, pas le climat ! » pour exhorter les gouvernements à prendre leurs responsabilités.

Toutefois, pour faire réellement pression sur les politiques, dans le futur les actions doivent s’amplifier. L’avenir appartient aux jeunes, à eux maintenant de s’en emparer sur la durée pour enfin tout changer dans le but de sauver la planète et l’humanité !


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