L’extrême droite s’installe sur les bancs de nos facs

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L’extrême droite s’installe sur les bancs de nos facs

Les idées nauséabondes de l’l’extrême droite imprègnent de plus en plus nos sociétés. Elles n’épargnent pas les campus universitaires. 

Face à cette menace, nos universités restent-elles fidèles à leur vocation de lieux de savoir critique, de débat éclairé et de résistance face aux obscurantismes ? Seront-elles à la hauteur du rôle politique majeur qui leur revient, en tant qu’espaces de formation intellectuelle, mais aussi de luttes sociales et démocratiques ?

Une stratégie pensée sur le long terme 

Depuis l’élection présidentielle de 2022, et avec comme visée revendiquée la conquête du pouvoir, l’l’extrême droite, poursuit son entreprise de normalisation avec la complicité des grands médias falsificateurs. 

Les cadres du RN et de sa nébuleuse dissimulent leur radicalité sous des discours plus acceptables, aux accents parfois sociaux, et surtout populistes. Les jeunes et notamment les étudiants, à la recherche d’une figure à laquelle se référer face aux politiques rétrogrades du gouvernement, se tournent alors plus facilement vers un Jordan Bardella. 

L’l’extrême droite devient alors banale aux yeux d’un certain nombre d’étudiants et de futurs étudiants. Une banalisation qui est renforcée par un entrisme syndical. En effet, de l’UNI à la Cocarde étudiante, plusieurs mouvances tentent le coup de force dans les facs. Avec toujours comme rhétorique celle de la victimisation et du martyr contre un supposé “entre-soi wokiste”. 

Pendant ce temps, de véritables milices se renforcent et vont jusqu’à passer à l’acte. En février, une trentaine de nazillons armés et encagoulés ont assailli les locaux de l’Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT) lors d’une projection cinématographique dans le 10e arrondissement de Paris. Un militant syndical y a été poignardé.

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Les conséquences sur la vie universitaire

Ce phénomène n’est pas sans conséquences au sein des campus étudiants. En effet, la prolifération de groupuscules néo-fascistes partout en France entraîne des tensions jusqu’au sein de la communauté universitaire.

Cette multiplication des groupes fascistes a passé un cap à Arras dans le Pas-de-Calais, où un étudiant, membre de l’Action Française, effectue un salut nazi dans un amphithéâtre de l’Université d’Artois en novembre dernier. Ce geste, incarnation assumée d’une idéologie raciste, antisémite et génocidaire, directement héritée des heures les plus sombres du XXe siècle, a choqué la communauté étudiante. Très vite, le militant a été exclu provisoirement en attendant le verdict de la commission disciplinaire. 

Cet acte s’inscrit dans un contexte de plus en plus rugueux au sein du bassin minier du Pas-de-Calais où plusieurs locaux d’organisations et d’associations démocratiques ont été la cible de militants nostalgiques de Vichy et de la collaboration. Sans oublier les menaces dont ont été victimes plusieurs militantes et militants communistes. Depuis, la dissolution voulue par Macron, l’l’extrême droite se fantasme en force de résistance, en « sauveuse » d’un ordre prétendument menacé. Décomplexée, elle est prête à tout pour s’imposer, quitte à renouer avec ses méthodes historiques : intimidation, coups de force, et violence physique. Ce retour aux pratiques ultra-violentes n’est pas un accident, mais bien une stratégie assumée.

Un enseignement supérieur antifasciste ?

La montée de l’l’extrême droite sur les campus s’explique, et sa cause première est matérielle. Effectivement, la casse du service public de l’enseignement supérieur a engendré une forte individualisation des parcours, créant un terreau fertile aux idées réactionnaires.

Pour l’Union des Étudiants Communistes, une des solutions à cela est la construction d’un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche accessible à toutes et tous. Une véritable structure collective d’orientation, garantissant l’égalité d’accès aux études et évitant la fragmentation des cursus. Un enseignement supérieur créateur de sens et une recherche qui puisse répondre aux besoins humains ainsi qu’aux impératifs sociaux et écologiques.


Face à une l’extrême droite qui banalise ses idées en les repeignant aux couleurs du bon sens ou de la provocation, l’UEC veut opposer un front clair, offensif, et résolument antifasciste. Et cela en passant par la mobilisation des personnels, des étudiants, des syndicats et des organisations progressistes, pour refuser toute tentative d’intimidation, défendre un enseignement supérieur démocratique et véritablement émancipateur.


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