Oudéa-Castera visite l’école Littré : colère et consternation 

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Oudéa-Castera visite l’école Littré : colère et consternation 

À la suite du tollé déclenché par ses propos scandaleux et gorgés de mépris sur l’école publique, la ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, s’est rendue à l’école Littré, où était scolarisé un de ses enfants avant son inscription au collège-lycée privé Stanislas. Un rassemblement à l’appel des organisations syndicales s’y tenait pour l’accueillir sous un slogan clair : “De l’argent public, pour l’école publique”.

Une polémique sur fond de stigmatisation mensongère

Amélie Oudea-Castera a mis le feu aux poudres lorsqu’elle a dû justifier l’inscription de ses enfants au collège-lycée privé Stanislas. Documenté pour ses pratiques éducatives réactionnaires, cet établissement est typique de ce que l’enseignement privé propose en termes d’élitisme, d’exclusion et de reproduction de classe. Pour toute justification, la ministre a mentionné des “paquets d’heures pas sérieusement remplacées”. En l’occurrence, l’enseignante de son fils à l’école Littré n’a jamais été absente au cours des six mois qu’a duré son inscription dans le public.

Un service public en souffrance

Aussi mensongers et scandaleux soient-ils, ces propos ont l’intérêt de mettre en lumière les difficultés rencontrées par l’école publique, victime d’une saignée de postes opérée par des années de politique libérale. Rien que l’année dernière, ce sont 1500 postes qui ont été supprimés par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale.

L’annonce de la visite à l’école Littré a déclenché le branle-bas de combat des organisations syndicales, qui se tenaient prêtes pour l’accueillir. Dénonçant le mépris du gouvernement, les enseignant.e.s ont fait savoir leur colère par plusieurs slogans revendicatifs à l’arrivée de la ministre. 

Présent sur place, Ian Brossat, sénateur communiste de Paris, a apporté son soutien au corps enseignant, qualifiant d’hallucinante la justification de la ministre. Aujourd’hui même, le parlementaire a saisi avec Pierre Ouzoulias la Commission d’Accès aux documents administratifs afin de rendre public le rapport de l’enquête sur le collège-lycée Stanislas, épinglé pour le contenu homophobe et sexiste de ses enseignements.

Le privé, séparatisme de classe

Choquant, l’abandon d’un service public par la personne qui en a la charge l’est à plus d’un titre. Est-ce pour autant une surprise ? L’éducation privée est la destination par défaut des enfants de la bourgeoisie, qui y bénéficient de tout l’entre-soi rêvé. Une aspiration bien éloignée de l’école publique, où la mixité sociale est censée être le moyen d’atteindre la promesse républicaine d’égalité des chances. Cela n’empêche bien évidemment pas le secteur privé de se gaver de l’argent public, qui concerne 55% des financements dans le premier degré, et 68% dans le second degré.

Pour la ministre, une seule option : la démission

Par ses propos alliant mensonge et mépris éhonté, la fraîchement nommée ministre de l’Éducation nationale a donné un aperçu fiable de ce qu’on pouvait attendre d’elle : rien, sinon une déconnexion crasse du système éducatif dont elle est responsable. Les syndicats d’enseignant.e.s ne s’y sont pas trompés, et la gauche demande à juste titre la démission pure et simple d’Amélie Oudea-Castera : elle ne sera jamais une interlocutrice digne des hussards de la République, dont le travail exemplaire est, une fois de plus, sali.


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