Parcoursup, Mon master : la sélection est bien réelle

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Parcoursup, Mon master : la sélection est bien réelle

Nous voici au cœur de l’été. Après une année d’étude, au lycée où à l’université, c’est le moment de retrouver ses amis, d’aller voir sa famille, de se reposer. Pour d’autres, évidemment, les repos seront de courte durée : une fois l’année scolaire ou universitaire passée, l’heure est aux boulots saisonniers pour financer celle qui arrive.  

Mais, pour d’autres encore, l’année n’est pas tout à fait terminée. Ces autres, ce sont les 80 000 candidats de Parcoursup qui n’ont à l’heure actuelle reçue aucune proposition de formation sur la plateforme de sélection. À ceux-là, il faut ajouter les milliers de candidats en Master toujours en attente de réponse sur la nouvelle plateforme Mon Master

Alors que l’été devrait être le moment de préparer sa rentrée, de chercher un logement, de découvrir la ville dans laquelle on va vivre, celui de ces milliers de jeunes sera bien particulier. Les stress et l’incertitude remplaceront le bonheur de pouvoir souffler un petit peu. 

Et, en la matière, le nouveau-né Mon Master fait au moins aussi bien que son grand frère Parcoursup. Humiliation de ne voir aucune formation proposée, bugs à répétition, fameuses listes d’attentes qui n’avancent pas… Avec Parcoursup, le gouvernement pouvait se défausser sur la nouveauté de la plateforme, et sur des “effets indésirables” non anticipés qu’il s’agissait de corriger. Avec Mon Master, il n’y a plus aucun doute possible : la pression, la concurrence et la sélection sont savamment organisés par ce gouvernement. 

Derrière ces plateformes, il y a un projet politique clair qu’il nous faut combattre : celui d’une éducation à deux vitesses au service de la bourgeoisie. Comme avec la réforme du bac professionnel, le gouvernement a abandonné l’ambition d’élever le niveau de connaissances et de compétences et de la jeunesse. En opérant une sélection sociale féroce, celui-ci fait de l’enseignement supérieur un lieu d’élite, dont les classes populaires sont priées de ne pas s’approcher de trop près. 

Il y a pourtant des solutions simples : construire des universités comme cela a été fait dans les années 2000 et recruter des enseignants. Rendez-vous à la rentrée pour arracher ces victoires. En attendant, bonnes vacances, et courage !


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