Qui est Javier Milei ?

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Qui est Javier Milei ?

Issu d’une riche famille argentine, Javier Milei fait ses études d’économie à l’université privée de Buenos Aires. Adepte des thèses néolibérales de l’économiste autrichien Milton Friedman, il commence à se faire connaître en 2014 et devient même l’économiste le plus invité sur les plateaux télé en 2018. Il se fait remarquer par ses propos vulgaires et ses positions provocatrices. Partisan de l’effacement de l’État et de la suprématie du marché, il est favorable à la suppression de tous les services publics excepté les plus régaliens. 

L’arbre qui cache la forêt

Derrière les insultes et les gesticulations, il y a bien un projet politique, celui d’un pays livré tout entier au pouvoir des marchands et des banquiers. Ainsi, il a reçu le soutien de la droite, notamment Patricia Bullrich, candidate libérale issue du parti de l’ancien président Macri ainsi que de l’extrême droite militaire incarnée par sa vice-présidente Victoria Villarruel. Le nouveau président argentin a plusieurs fois exprimé des propos négationnistes sur les crimes de la dictature militaire.

Lors de son discours d’inauguration, il a promis une “thérapie de choc”, expression qui fait directement référence aux politiques économiques libérales imposées en Russie après la dissolution de L’URSS, qui mena le pays à la banqueroute et sa population à la pauvreté. 

Le « libéral-réactionnaire »

En opposition avec le principe même d’égalité, Javier Milei veut lutter contre la pauvreté en luttant avant contre les pauvres, par la suppression de tous les filets de sécurité sociale, comme l’aide au logement, l’assurance, le chômage, etc. Les syndicalistes sont évidemment une cible privilégiée du président libertarien, accusé de corruption.

L’objectif est clairement de criminaliser l’action syndicale. Enfin, la liberté avance, mais pas pour les femmes, Javier Milei s’étant déclaré opposé au droit à l’avortement et à l’éducation sexuelle. Il n’a nommé personne au poste de ministre des Femmes, du genre et de la diversité, signant de fait la disparition du ministère.

À l’international, un alignement atlantiste

Tout ce qui bouge est rouge, c’est ainsi que Javier Milei et ses partisans conçoivent la politique internationale. Il a déclaré qu’il ne ferait pas de commerce avec le Brésil de Lula (le communiste corrompu) ou la Chine, qui sont pourtant les principaux partenaires commerciaux du pays. De plus, il a saboté l’entrée de l’Argentine dans les BRICS. Sa politique internationale s’oriente clairement vers un alignement avec les puissances occidentales et particulièrement les États-Unis. 

L’élection de Javier Milei est une plongée dans l’inconnu. Dans un pays toujours marqué par la dictature, qui a subi les politiques néolibérales des années 90 et qui fait face à une gauche sclérosée et vilipendée, les Argentins veulent voir dans la candidature de Javier Milei le candidat qui renversera la table et leur apportera de la stabilité.

Ce dernier va plutôt s’asseoir à la table et vendre le pays au plus offrant. Mais la grogne fait déjà rage et le principal syndicat du pays, la CGT (confederación general del trabajo) a appelé à la grève générale contre ce “méga décret” qui abroge de nombreuses lois et normes de protection des travailleurs et de l’environnement et qui renforce considérablement le pouvoir présidentiel. Milei est peut-être le premier président libertarien, mais ce ne serait pas le premier à fuir le palais présidentiel sous la pression de la rue.


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