Nanterre : les Étudiants communistes mobilisés contre la précarité du logement

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Nanterre : les Étudiants communistes mobilisés contre la précarité du logement

Depuis début janvier, l’Union des Étudiants Communistes de Nanterre (la branche étudiante du Mouvement des Jeunes Communistes de France) mène sa campagne pour un logement digne et à un prix accessible pour tous les étudiants. Elle a débuté par une grande enquête autour de la situation des étudiants sur le sujet.

Ce fut l’occasion pour les étudiants communistes de construire un argumentaire à partir des conditions réelles de vie. 

Des chiffres effarants

L’Université Paris X Nanterre ne dispose que de 1132 chambres CROUS pour 35 000 étudiants, dont 6 000 étudiants boursiers. La très grande majorité des étudiants vivent chez leur famille, et plus de 75 % des étudiants interrogés déclarent y vivre pour des raisons financières. 

Leurs commentaires ne laissent pas de place aux doutes : la vie avec sa famille n’est pas la plus propice à la réussite universitaire. “J’aurais aimé vivre seul, si j’avais suffisamment d’argent, car mes parents habitent un peu loin de la fac” ou “On préférerait être ailleurs et surtout proche de son lieu d’étude !” sont des remarques fréquentes. En effet, plus de 70 % des étudiants interrogés vivant chez leurs parents déclarent vivre loin de la fac. 

Les étudiants n’ayant pas accès au logement universitaire doivent, eux, subir les logements privés. Le prix est ici la principale source de difficultés, avec plus d’un étudiant sur deux déclarant devoir travailler pendant ses études. Le tout pour des logements souvent indignes : “Mon appart’ est très humide avec des moisissures et au 6ᵉ étage sans ascenseur, il fait seulement 10 m²” ou “Très cher, la bourse n’est absolument pas suffisante pour payer mon loyer et à manger même si je travaille”. Plus de 90 % des étudiants interrogés vivant dans un logement privé déclarent ne pas pouvoir payer leur loyer sans l’aide de leurs parents. 

Les étudiants qui vivent dans une cité universitaire, bien que très minoritaires, expriment, eux aussi, des difficultés à vivre dans des studios souvent mal isolés et froids, d’autant plus pendant l’hiver. 

Des revendications radicales

L’UEC met en avant trois revendications phares pour lutter contre le mal logement chez les étudiants.

La première, la plus évidente, est la construction de nouvelles cités universitaires CROUS. Le chiffre demandé à l’échelle nationale est de 340 000 nouveaux logements. Il correspond au nombre d’étudiants boursiers n’y ayant pas accès en France. L’argument mis en avant est que les cités universitaires publiques, qui sont proposées à des prix bien plus abordables que les logements privés, doivent être accessibles à tous et notamment aux étudiants boursiers. 

Vient ensuite, la rénovation des résidences universitaires existantes, pour que les étudiants puissent y vivre dignement et sans que leur statut rime de façon automatique avec précarité. 

Enfin, l’encadrement des prix des loyers du privé, notamment dans les villes à fortes tensions immobilières. Il faut que les besoins vitaux cessent d’être l’objet de spéculation pour les propriétaires qui engraissent sur le dos des étudiants. 

Quelles actions ?  

L’UEC Nanterre organise les classiques distributions de tracts, collages d’affiches et cafés débats pour mobiliser et engager les étudiants dans la défense de leurs droits. Mais les militants de l’organisation de jeunesse tendent aussi à mettre en place des temps de solidarité concrète comme des collectes et des distributions alimentaires en cité universitaire. Selon eux, le militantisme ne se limite pas à des slogans : c’est d’abord et avant tout s’organiser sur ses lieux de vie, d’études ou de travail pour lutter concrètement pour une société plus juste et plus digne. 


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