Après la date très médiatisée du 10 septembre, la mobilisation sociale s’est poursuivie le 18, à l’appel de l’intersyndicale unie. Cette journée, jugée encourageante, ne balaye pourtant pas toutes les difficultés, notamment celles liées à la stratégie pour renforcer le mouvement.
Une mobilisation qui cherche à se renforcer
Jeudi 18 septembre au soir, la satisfaction dominait. Cette première journée de mobilisation nationale réussie a enregistré un taux de grévistes près de trois fois supérieur à celui du 10 septembre – 4,58 % sur l’ensemble de la journée. Un chiffre qui répond aux détracteurs des organisations syndicales.
« Ce qui fait la différence, c’est le nombre. La radicalité c’est pas les actions dures, c’est les actions nombreuses […] et que pour agir sur l’économie, c’est la grève », a rappelé Sophie Binet.
Pourtant, si le rejet des organisations et modes d’actions traditionnels existe, aucun autre modèle structurant n’émerge.
Un modèle affaibli malgré tout
Malgré cet élan, le syndicalisme reste fragilisé. Le taux de syndicalisation plafonne à 10 %, et 60 % des entreprises privées n’ont aucun syndicat. Dans ces conditions, engager le bras de fer avec le gouvernement apparaît difficile.
C’est pourquoi l’intersyndicale a posé un ultimatum à Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre : sans réponse à leurs revendications, une nouvelle journée de mobilisation nationale serait convoquée.
« En cas de non-respect des revendications syndicales, une nouvelle mobilisation sera lancée », a-t-elle averti.
L’annonce est désormais actée : l’intersyndicale appelle à une nouvelle mobilisation le 2 octobre.
Cette stratégie vise à exposer le pouvoir politique comme responsable de la crise, tout en cherchant à fédérer au-delà du cercle syndical.
Des objectifs qui s’éclaircissent
Durant l’été, les perspectives étaient encore floues. Certaines organisations avaient tenté de donner des débouchés institutionnels à la crise – comme LFI avec la destitution d’Emmanuel Macron. La CGT, elle, s’en tenait à la chute du budget, tandis que le PCF attendait son Conseil national pour préciser sa ligne.
Désormais, l’après-18 septembre s’éclaircit. Pour la CGT comme pour le PCF, la priorité est l’organisation des travailleurs.
- Pour la CGT, il s’agit de placer le budget « sous contrôle des travailleurs ».
- Pour le PCF, c’est la nécessité d’une autre politique industrielle, où l’État jouerait un rôle de planificateur, allant jusqu’à la nationalisation et à la démocratie dans l’entreprise.
« La seule perspective capable d’offrir des débouchés concrets à la mobilisation reste le renforcement de l’implantation militante et locale. »
Si les mots d’ordre diffèrent, la méthode converge : construire le rapport de force dans les entreprises et sur les territoires, pour transformer l’élan du 18 septembre en victoire durable.