La France vient de reconnaître l’État de Palestine. Cette décision est une victoire, l’aboutissement d’un combat politique de longue haleine, mené depuis des décennies, et notamment porté par les communistes. Une victoire arrachée sous pression populaire, et non une initiative généreuse d’un président en fin de règne.
Dans une période marquée par les pires crimes à Gaza et l’accélération de la colonisation en Cisjordanie, cette reconnaissance marque une rupture avec l’alignement occidental sur Israël. Elle fait bouger les lignes. Elle isole un peu plus les partisans de l’apartheid.
Cette victoire, aussi importante soit-elle, ne suffit pas. Elle ne vaut que si elle devient un levier politique, au service de deux exigences indissociables : l’urgence et la construction d’une paix juste et durable.
L’urgence, c’est d’arrêter le génocide en cours et la colonisation. Cela suppose des actes immédiats : arrêt total des ventes d’armes à Israël, sanctions internationales, suspension de l’accord UE-Israël, application des mandats de la Cour pénale internationale et engagement humanitaire massif.
Il ne peut y avoir de paix sans perspective politique. La solution à deux États reste la seule issue viable, la seule capable de garantir des droits égaux pour tous. Elle suppose :
- le démantèlement des colonies,
- la libération des prisonniers politiques,
- le droit au retour des réfugiés,
- Jérusalem-Est comme capitale,
- des élections libres sur l’ensemble du territoire palestinien.
Pour cela, la France doit agir, diplomatiquement, économiquement, politiquement. Elle n’avancera que si nous la poussons à le faire.
Car c’est bien la mobilisation populaire – pas la bonne volonté de l’Élysée – qui a arraché cette décision. Et c’est elle, encore, qui pourra imposer les prochaines étapes. Organisons-nous, partout. La lutte continue.